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Henriette Beukers, décédée en septembre 2024 à l’âge de 86 ans, a joué un rôle crucial dans la transformation de l’artisanat aux Pays-Bas, en particulier dans le domaine du handwork. Sa passion contagieuse pour le fil et l’aiguille a même incité des hommes à se mettre au point de croix et à la broderie. Elle a notamment créé les poupées représentant les personnages de l’émission pour enfants *De Fabeltjeskrant*, tels que Zoef de Haas, Momfer de Mol et Stoffel de Schildpad.
Une Révolution Artisanale
Dans les années 70, le handwork a connu un essor fulgurant, en grande partie grâce à Henriette Beukers. En tant que rédactrice en chef du magazine *Ariadne*, elle a modernisé l’image de l’artisanat, le rendant plus accessible et artistique. Elle a ainsi révolutionné la façon dont les Néerlandais appréhendaient le tricot, le crochet et le tissage, entraînant une véritable révolution créative dans les foyers.
Eelco, son fils, raconte : « Ma mère a redynamisé le handwork. À cette époque, la moitié des Néerlandais s’y sont mis, notamment au macramé. »
Un Parcours Artistique
Née en 1937 à Rotterdam dans une famille d’enseignants, Henriette Beukers-Lenseling a été reconnue pour son talent artistique dès son jeune âge. Après avoir quitté le lycée, sa mère l’inscrit à l’Académie des Beaux-Arts de Rotterdam, où elle sera acceptée à seulement 14 ans. Elle a ensuite déménagé à Amsterdam, où elle a commencé à vendre des poupées en costume traditionnel aux touristes.
En 1962, elle prend la direction de *Ariadne* avec son époux, Henk Beukers. Grâce à leur passion pour le textile ethnographique et historique, le tirage du magazine a explosé, atteignant 250 000 abonnés, et Henriette est devenue une référence en matière de handwork.
L’Engagement et l’Héritage
Au-delà de son rôle de rédactrice, Henriette Beukers était également active sur le terrain. Elle a conçu des costumes et des poupées pour le théâtre et la télévision, tout en produisant des ouvrages comme *Het komplete handwerken*, une encyclopédie de 1 500 pages sur les techniques de l’artisanat. Son livre *Macramé* s’est vendu à 250 000 exemplaires.
Malgré les défis des années 80, où l’intérêt pour le handwork a diminué, Henriette a continué à travailler avec passion. Son fils évoque sa détermination, soulignant que son engagement envers le textile était motivé par une nécessité intérieure plutôt que par la quête de célébrité.
Les Dernières Années
Après le décès de son mari Henk en 2008, Henriette s’est attelée à deux livres sur sa vaste collection de textiles du monde entier. Malheureusement, la maladie d’Alzheimer a mis un terme à ses projets. Dans sa maison de retraite, elle a montré peu d’intérêt pour le handwork, mais a redécouvert le plaisir de chanter, une activité qu’elle n’avait jamais pratiquée auparavant.