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« Jackie » : Natalie Portman incarne Jackie Kennedy en 23 jours de tournage

by Sara
France, États-Unis

Natalie Portman incarne Jackie Kennedy dans Jackie, le film de Pablo Larraín sorti en 2016, qui se concentre sur les quatre jours suspendus du 22 au 25 novembre 1963 ; le tournage, conçu comme un travail de précision, s’est déroulé en un peu plus d’un mois avec vingt‑trois jours en studio à Saint‑Denis puis des prises de vues extérieures aux États‑Unis.

Natalie Portman en Jackie Kennedy
Natalie Portman dans « Jackie ».

Natalie Portman : préparation intensive et contraintes du tournage

Le film n’est pas un biopic académique ni une fresque hagiographique ; Pablo Larraín a choisi d’éclairer l’ancienne Première dame comme une figure publique façonnant sa propre légende. Pour incarner Jackie Kennedy, Natalie Portman a mené un travail d’imitation très scrupuleux : « J’étais terrifiée », confie-t‑elle au moment de la sortie. Afin de se préparer, elle a visionné en boucle une archive de 1962, une visite télévisée de la Maison‑Blanche guidée par Jackie elle‑même, qu’elle reconstitue dans le film.

La méthode employée avec son coach a consisté à reproduire « chaque mouvement, chaque inflexion ». Le tournage s’est déroulé sans répétitions systématiques : un tiers des plans étaient des premières prises, ce qui ajoutait à la tension et à l’exigence sur le plateau. Le travail intensif d’actrice a été récompensé par une nomination aux Oscars en 2017, la troisième de sa carrière.

Pablo Larraín et le parti pris esthétique du film

Pablo Larraín n’intéresse pas le film au président mais à son épouse, et choisit un format contemplatif centré sur quatre jours de deuil national. Le cinéaste pousse le souci du détail très loin, jusqu’à imposer des conditions éprouvantes aux figurants et aux comédiens. La séquence de l’attentat, par exemple, a été tournée à Baltimore plutôt qu’à Dallas, avec l’exigence que « tout doit être identique ».

Le réalisateur assume ses risques stylistiques et demande parfois des efforts physiques et psychologiques intenses : Gaspard Kœnig, qui incarne Ted Kennedy dans le film, raconte avoir enchaîné vingt‑cinq cigarettes en vingt‑cinq prises « jusqu’à la nausée ». Il rapporte aussi une précision du réalisateur : « On a dit fumer, pas crapoter ». Pour parfaire certaines ressemblances, le recours à des lentilles bleues a été douloureux, mais jugé nécessaire pour obtenir le regard exact du modèle.

Mise en scène, costumes et reconstitutions matérielles

Le film a été tourné en un mois au total : vingt‑trois jours dans les studios de la Cité du cinéma à Saint‑Denis, où la Maison‑Blanche a été reconstituée, puis dix jours à Washington et Baltimore pour les extérieurs. Cette organisation visait à mêler plans en décors et prises de vues sur sites réels, avec une exigence de fidélité historique et visuelle.

Le célèbre tailleur rose de Jackie, signé Chanel dans la réalité, a dû satisfaire les puristes pour le film. Cinq copies ont été fabriquées pour les besoins du tournage. Chanel a proposé de refaire entièrement une pièce, mais faute de temps la maison s’est contentée de fournir des boutons et des galons d’époque.

Certaines scènes relèvent cependant de la fiction : la séquence où la Première dame essaie des robes dans une Maison‑Blanche silencieuse, écoutant « Camelot », n’est pas documentaire mais visuellement signifiante. L’intention du film est de montrer une « reine sans trône » qui transforme le drame en mythe et construit son image publique.

Accueil festivalier et place dans la filmographie

Présenté à la Mostra de Venise, récompensé au festival de Toronto et nommé aux Oscars, Jackie a confirmé la capacité de Pablo Larraín à réinventer des figures publiques après Neruda. Le film est souvent perçu comme le point de départ d’une série de portraits cinématographiques consacrés à des icônes contraintes par leur statut, poursuivie par d’autres œuvres contemporaines sur des personnalités publiques.

Outre Natalie Portman, le casting a fait appel à des silhouettes remarquables — dont Gaspard Kœnig dans le rôle de Ted Kennedy — contribuant à la tension et à la véracité ressentie du film. Jackie reste un portrait intime et sélectif, centré sur la manière dont une femme publique a tenté de domestiquer son deuil et de sculpter son héritage.

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source:https://www.lepoint.fr/pop-culture/jackie-le-film-avec-natalie-portman-dans-lequel-gaspard-koenig-joue-un-kennedy-07-09-2025-2597938_2920.php

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