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Jour des Morts au Mexique : 5 choses à savoir

by Sara
Mexique, États-Unis, Espagne, Philippines, Amérique latine

Cette semaine, les maisons et les rues du Mexique se parent d’autels colorés, d’œillets d’Inde, de bougies et de crânes en sucre. Les familles se préparent à célébrer le Jour des Morts (El Día de los Muertos), la fête la plus importante du pays, qui commence ce week-end.

On se réunit dans les domiciles et les cimetières pour honorer la mémoire des proches disparus. La fête mêle défilés animés, rituels d’offrandes, mets de rue mexicains, pain spécial et chocolat chaud.

Une célébration de la vie, pas du deuil

Le Jour des Morts n’est pas une période de pleurs mais une occasion de célébrer la vie des défunts. On croit que, pendant ces journées, les vivants peuvent renouer le lien avec les esprits.

Parmi les pratiques traditionnelles :

  • placer des œillets d’Inde sur les autels pour attirer les esprits ;
  • offrir des aliments dont l’odeur et la couleur facilitent le retour des visiteurs invisibles ;
  • se déguiser en squelettes colorés et participer à des défilés festifs.

Cette atmosphère joyeuse illustre l’idée centrale : le Jour des Morts célèbre la continuité de la vie plutôt que la perte.

Femme en costume de Catrina lors d'une présentation culturelle

Des racines indigènes profondes

La fête puise ses origines dans la croyance aztèque selon laquelle la mort est une poursuite de la vie. Les peuples descendants des Aztèques, présents surtout au Mexique, perpétuent ces traditions.

Autrefois, les Aztèques célébraient les morts pendant un mois et rendaient hommage à la déesse du monde souterrain, Mictecacihuatl. Ils lui offraient des récoltes et des objets personnels pour accompagner les défunts.

Avec l’arrivée des colons espagnols en 1519, le catholicisme a été imposé et les rites indigènes se sont mélangés aux fêtes catholiques — la Toussaint (1er novembre) et le Jour des morts (2 novembre) — donnant peu à peu naissance à la forme actuelle du Jour des Morts.

Les ofrendas : autels chargés d’offrandes

Les familles érigent des autels, appelés ofrendas, dans les maisons et les cimetières pour accueillir les âmes des défunts. Ces autels sont couverts d’offrandes et d’objets personnels destinés aux proches disparus.

Caractéristiques courantes des ofrendas :

  • des niveaux symboliques : deux (ciel et terre), trois (avec le purgatoire) ou sept (les étapes vers le paradis) ;
  • les quatre éléments : eau pour étancher la soif des visiteurs, feu (bougies) pour guider les esprits, terre (nourriture) et air (papel picado coloré) ;
  • du sel pour aider les âmes dans leur voyage ;
  • photos des défunts, plats favoris, bougies et œillets d’Inde pour orienter les esprits vers la maison.

Les autels présentent aussi des « calaveras » : poèmes ironiques dédiés aux morts qui racontent leurs habitudes et anecdotes. Les crânes, symboles du cycle vie-mort, abondent sous forme de calaveras de azúcar comestibles ou d’objets décoratifs.

Parmi les mets traditionnels figure le pan de muerto, un pain rond orné de formes osseuses et saupoudré de sucre, offert et consommé pendant les deux jours de la fête.

Autel multicolore avec crânes et statues

Enfant marchant devant des crânes décoratifs sur l'avenue Reforma

Des plateformes numériques comme MiAltar permettent également de créer et de partager des autels virtuels pour se souvenir des défunts.

La Catrina : icône du Jour des Morts

La Catrina, grande figure féminine squelettique, est omniprésente lors des célébrations. Elle porte souvent un chapeau élégant à la française et des plumes.

Créée au début du XXe siècle par le caricaturiste José Guadalupe Posada, la Catrina critiquait l’aspiration de certains Mexicains à imiter l’élite européenne. Posada aimait répéter que « nous sommes tous des squelettes », rappelant l’égalité fondamentale de tous les êtres humains.

En 1947, le peintre Diego Rivera a repris l’image de Posada dans une fresque et l’a baptisée « Catrina », terme évoquant « la riche ». Depuis, elle domine les parades et les manifestations artistiques liées au Jour des Morts.

Monumentale Catrina près de l'Ange de l'Indépendance

La Catrina illuminée lors d'un festival de lumières

Une célébration qui dure et se propage

Les célébrations principales ont lieu les 1er et 2 novembre, mais dans certaines régions on commence dès le 27 octobre pour commémorer les animaux de compagnie, puis on consacre les jours suivants à la construction des autels.

Le Jour des Morts est typiquement mexicain, mais il est fêté au-delà des frontières :

  • en Amérique latine ;
  • en Espagne ;
  • dans des régions des États-Unis à forte population mexico-américaine ;
  • aux Philippines, héritage de la colonisation espagnole.

Le 1er novembre est généralement dédié aux enfants (« angelitos »), dont les tombes reçoivent jeux et ballons. Le 2 novembre, jour des âmes, est consacré aux adultes disparus.

Ainsi, entre crânes peints, offrandes parfumées d’œillets d’Inde et pains marqués d’os, le Jour des Morts demeure une fête vivante où la mémoire se conjugue à la joie.

source:https://www.aljazeera.com/news/2025/10/31/five-things-you-should-know-about-mexicos-day-of-the-dead

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