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Les murs chargés d’Histoire de l’abbaye de Jumièges, souvent appelée « la plus belle ruine de France » par Victor Hugo, offrent une toile de fond singulière à l’expression artistique de onze artistes contemporains tunisiens. L’exposition intitulée « Le temps creuse même le marbre » met en lumière les empreintes du temps sur la mémoire et l’Histoire.
Un dialogue entre deux Histoire
Victoria Jonathan, commissaire de l’exposition, souligne que le dicton tunisien « Goutte après goutte, l’eau finit par creuser la pierre » trouve un écho particulier dans l’abbaye de Jumièges, un lieu empreint de minéralité. Les œuvres d’art présentées évoquent l’idée que, à travers des actions collectives, des changements significatifs peuvent émerger sur le long terme. Rien n’est figé, tout est en perpétuelle évolution.
Exploration de l’Histoire et de la mémoire
Les artistes tels qu’Héla Ammar, Ismaïl Bahri, et Meriem Bouderbala explorent divers aspects de l’Histoire, des récits intimes, et interrogent les archives, qu’elles soient nationales ou familiales. À travers des photographies, des vidéos et des installations, leur sensibilité artistique vient alimenter un dialogue riche et nuancé.
Cette abbaye, détruite à la Révolution, est devenue un lieu prisé des artistes romantiques au XIXe siècle, célébrée par des figures telles que Victor Hugo et Chateaubriand pour sa beauté singulière.
Des œuvres qui racontent
Ismaïl Bahri, dans une de ses vidéos, met en avant le concept de matérialité de l’image en froissant des pages de magazine, illustrant ainsi la disparition progressive de l’image. Héla Ammar, quant à elle, intègre son histoire familiale à l’Histoire nationale, mêlant souvenirs personnels et événements historiques majeurs.
Art et mémoire collective
Rafram Chaddad évoque la mémoire de la communauté juive de Tunisie à travers un portrait mosaïque de ses grands-parents, tandis qu’Amira Lamti puise dans le rituel du mariage traditionnel tunisien pour créer des œuvres qui rendent hommage à son héritage familial.
Un choix culturel fort
Visible jusqu’au 21 septembre, cette exposition est le fruit d’une coopération décentralisée entre la Seine-Maritime et la Tunisie, célébrant ainsi une décennie de collaboration artistique et culturelle. Les œuvres, au nombre de plus de 80, interagissent de manière inédite avec les statues et vestiges de l’abbaye, témoignant d’une mémoire recréée et d’histoires à raconter.