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En Bretagne, le musée de Pont-Aven (Finistère) vient d’enrichir ses collections avec l’acquisition de deux tableaux remarquables issus de la Belgique. Ces œuvres sont celles de deux artistes étrangers, proches du célèbre peintre Paul Gauguin : le Danois Gad Frederik Clement et le Néerlandais Jan Verkade.
Acquisitions au musée de Pont-Aven
Les nouvelles acquisitions s’inscrivent dans une politique visant à compléter les collections du musée avec des artistes ayant un lien avec l’école de Pont-Aven. Ces œuvres ont été acquises dans la galerie d’art belge « Agnews ». « C’est grâce au legs d’Yves Marmin, au mécénat de la banque CIC Ouest et aux subventions de l’État que nous avons pu enrichir nos collections », déclare Sophie Kervran, conservatrice du musée.
Gad Frederik Clement et son œuvre
Le tableau du Danois Gad Frederik Clement, daté de 1893, mesure 1m72 sur 1m20 et représente « Saint-François et la vision des trois vierges blanches ». Ce pastel sur toile est une pièce très rare dans une collection publique française, comme le souligne Sophie Kervran. Il pourrait être la première version d’une composition également conservée au Statens Museum for Kunst à Copenhague. La technique du pastel crée un effet de fresque, rappelant les primitifs italiens.
Gad Frederik Clement a rencontré Paul Gauguin en 1890, admirant des œuvres emblématiques telles que « La Vision après le sermon » (1888) et « Le Christ au jardin des oliviers » (1889), qui illustrent le synthétisme, caractérisé par l’usage d’aplats de couleur vigoureusement cernés. En 1892, il se rend en Bretagne à la recherche d’une nouvelle orientation artistique, influencé par la manière de peindre de Gauguin.
Jan Verkade et son parcours
Jan Verkade, quant à lui, découvre la Bretagne grâce à Gauguin et en devient un disciple. Il s’installe en France et prend même des cours de français avec son épouse. En 1891, il rejoint le groupe des « jeunes prophètes », les peintres nabis. Son œuvre « Jeune Bretonne dans un paysage » ou « Marie-Louise au Huelgoat », réalisée au printemps 1891, témoigne de sa fascination pour les pratiques religieuses des Bretons.
Au cours de son voyage en Bretagne, qu’il débute à Pont-Aven, il se rend au Huelgoat, accompagné des peintres Paul Sérusier et Mogens Ballin. Dans ses lettres, il évoque l’inspiration tirée des traits purs et mystiques d’une jeune paysanne de 15 ans, qui lui a inspiré son premier tableau de Madone.