Cette semaine, « Le Monde des livres » vous propose une sélection de lectures captivantes, allant du roman à l’essai, en passant par des récits autobiographiques qui enrichiront votre culture littéraire.
Romans et essais à découvrir
Au programme, nous avons le premier roman imprécatoire de Jean-Pierre Martinet, La Somnolence, réédité cinquante ans après sa première parution. Nous vous recommandons également le nouvel essai de l’anthropologue américaine Anna Lowenhaupt Tsing, qui, dans Notre nouvelle nature, élargit sa démarche à d’autres vivants non humains, après son précédent succès, Champignon de la fin du monde.
À cela s’ajoute le quatrième roman d’Olivier Mak-Bouchard, une fable sauvage qui esquisse des solutions face à une utopie apocalyptique. Enfin, nous vous invitons à découvrir le dernier ouvrage de l’Américain Amor Towles, qui évoque l’âge d’or d’Hollywood entre 1938 et 1939, en compagnie de l’actrice Olivia de Havilland. Pour finir, ne manquez pas le récit autobiographique de Malika Rahal, directrice de l’Institut d’histoire du temps présent.
Focus sur La Somnolence de Jean-Pierre Martinet
Né à Libourne (Gironde) en 1944, Jean-Pierre Martinet, décédé en 1993, connaît depuis quelques années une résurrection dans le monde littéraire. La réédition de son premier roman, La Somnolence, paru initialement chez Pauvert en 1975, marque une étape importante de cette renaissance.
Pour son entrée en littérature à 31 ans, Martinet choisit de donner la parole à Martha Krühl, une femme de 73 ans, fille de pasteur. À travers un long monologue, l’écrivaine nous plonge dans l’esprit tourmenté de cette héroïne. Aucun narrateur externe ne vient contester ses élucubrations, nous laissant suivre ses pensées comme des aveugles guidés par un guide peu fiable.
Martha Krühl, c’est un peu la « folle du bus », qui cherche à partager son délire de persécution. Elle ne fournit pas les éléments clés de son récit, laissant le contexte brumeux. Cependant, on devine peu à peu l’identité de son interlocuteur, un homme, peut-être son ex-mari, qu’elle accuse de tous les maux dans un récit où la paranoïa s’empare de chaque petit événement qui l’accable.