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Le spécial de Noël de *Doctor Who* propose une réflexion colorée sur la solitude, avec la participation de Nicola Coughlan aux côtés de Ncuti Gatwa dans un épisode festif chaotique.
Une Tradition Britannique
Parmi les éléments qui évoquent un Noël britannique, on retrouve des cochons de lait brûlés, des flammes bleues autour d’un pudding immangeable, des crackers à risques d’étouffement, et des montagnes de papier cadeau froissé. *Doctor Who* s’est imposé comme une tradition de Noël, aux côtés des cadeaux, du repas et des disputes politiques. Cette année, la série revient sur BBC One avec « Joy to the World », un spécial festif qui aborde la solitude et ses remèdes.
Une Aventure Surprenante
Joy (Nicola Coughlan) s’enregistre dans ce qui semble être un hôtel londonien assez triste (mais qui coûterait en réalité 350 euros la nuit) pour Noël. « Bienvenue dans ma chambre », dit-elle à une mouche qui partage son espace. Pendant ce temps, le Docteur (Ncuti Gatwa) séjourne dans le Time Hotel, dans un futur lointain. Il y fait une découverte étrange : un homme menotté à une mallette, agissant comme s’il était sous contrôle mental. Curieux, le Docteur s’emploie à élucider ce mystère et se retrouve en train de forcer la porte de la suite de Joy, déclenchant une aventure qui les mènera de l’ascension de l’Everest par Hillary aux dinosaures, en passant par des V-2 tombant sur Manchester et des lesbiennes amoureuses dans l’Orient Express.
Une Amélioration Visuelle
En novembre 2023, Disney a conclu un accord avec la BBC pour les droits de diffusion internationaux de *Doctor Who*, promettant que ce partenariat « élèverait l’émission à des hauteurs encore plus grandes ». Concrètement, cela s’est traduit par une amélioration notable de la qualité des effets spéciaux. Le tyrannosaure n’est plus un homme dans un costume de dinosaure articulé, mais bien une véritable menace reptilienne.
Une Exploration de la Solitude
Cependant, cela ne signifie pas que Disney contribuera à la création d’une logique interne. La société possède à la fois Star Wars et Marvel, deux franchises qui ont peiné à produire un produit de divertissement cohérent ces dernières années. Bien qu’ils sachent gérer de grandes séquences d’action flashy, l’équilibre entre enjeux authentiques et développement des personnages semble plus problématique.
*Doctor Who* est censé incarner un certain chaos. « Tu dois rester mystérieux tout le temps ! » se dit le Docteur, lorsqu’un autre Docteur surgit de l’hôtel du Temps. « C’est pourquoi tout le monde te quitte, c’est pourquoi tu es toujours seul. » Tout comme Joy se retrouve seule (avec sa mouche) pour Noël, le Docteur ressent également cette solitude. Il lui manque Ruby (Millie Gibson), la jeune fille avec qui il traîne habituellement. « Joy to the World », écrit par Steven Moffat, est véritablement une méditation sur la solitude.
Un Équilibre entre Chaos et Connexion
La solitude de Joy, qui regrette les choses non dites suite au décès de sa mère pendant la pandémie, et celle d’Anita (Steph De Whalley), la responsable de l’hôtel, laissée seule à faire le ménage, résonnent tout au long de l’épisode. Le Docteur, toujours en train de se lancer dans des folles aventures, est conscient que ses compagnons – Karen Gillan, Catherine Tate, Bradley Walsh – finiront par le quitter. Pour *Jumanji*, pour *The Office* US, pour *Blankety Blank* ; le Docteur finit toujours seul.
Ce spécial de Noël est une tentative de Moffat de trouver du réconfort dans l’autosuffisance. Bien que *Doctor Who* ne soit pas toujours cohérent d’un point de vue critique, il établit un point de communion. Les enfants trouveront un héros dans le protagoniste souriant et exubérant de Gatwa, tandis que les adultes déceleront des références aux époques de Christopher Eccleston ou même de William Hartnell.
Un Plaisir Populaire
Avec des plateformes de streaming proposant un menu de plus en plus atomisé pour différentes générations – *Beast Games* pour les enfants, *Pride and Prejudice* pour les parents – il est réjouissant d’avoir une série comme *Doctor Who*, qui aspire à être un divertissement populaire sans prétention.
Il est important de noter que *Doctor Who* n’est pas un chef-d’œuvre esthétique. Le design de production est un véritable désordre coloré, et le scénario semble peu réfléchi pour le spectateur occasionnel. « Quand tu expliques des choses, les gens se sentent-ils mieux ? » demande Joy au Docteur. « Pas vraiment », confesse-t-il. Mais certaines choses n’ont pas besoin d’explication. Et la science-fiction bon marché et loufoque est devenue une tradition de Noël, que cela plaise ou non.