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Peter Molyneux et Masters of Albion : un projet ambitieux
Les opinions sur Peter Molyneux sont diverses. Pour certains, il est un narrateur fantasque à l’origine de certains des jeux les plus inspirants de l’industrie. D’autres, en revanche, le considèrent comme quelqu’un qui induit délibérément les fans en erreur, ternissant ainsi sa réputation à travers des choix discutables liés aux contrôles de mouvement, au financement participatif ou aux NFTs.
Cependant, il y a un point sur lequel tout le monde s’accorde : Peter Molyneux a créé des jeux mémorables. Pour lui, cela reste une source de frustration.
« Je n’ai jamais créé un grand jeu », déclare Molyneux. « Je ressens une culpabilité profonde parce que je ne suis qu’un membre d’une équipe. Je suis juste le porte-parole. Les personnes qui m’entourent, comme Gary, Anna, Thomas et Tom, investissent des fragments de leur vie dans ce jeu. C’est ma direction qui les guide, et il est frustrant de ne pas avoir réalisé quelque chose de grand. »
Le retour sur PC et consoles avec Masters of Albion
Molyneux, âgé de 65 ans, est déterminé à réaliser ce qui pourrait être son dernier jeu : Masters of Albion. Le trailer a été présenté sur scène lors de Gamescom, et après plus de dix ans passés à développer principalement des jeux mobiles avec son studio 22Cans, il s’oriente à nouveau vers PC et consoles. Il explique :
« J’ai réalisé qu’il existait une formule pour les jeux free-to-play. Si vous suivez cette formule, votre jeu se monétise bien, mais si vous tentez de vous en éloigner, les résultats ne sont pas au rendez-vous. Pour des raisons personnelles, j’ai commencé à me détourner des mobiles. À 60 ans, je me suis demandé : quel devrait être mon dernier jeu ? Je voulais rentrer chez moi, revenir sur PC et consoles, et créer un jeu pour les gamers. »
Une conception inspirée des classiques
Masters of Albion est un jeu de type « god game » fantastique où les joueurs construisent une ville soumise aux attaques nocturnes. Molyneux revisite des concepts de ses œuvres passées comme Dungeon Keeper, Black & White et Fable. Il ajoute :
« Dans Dungeon Keeper, nous avons inventé le mode de possession mais nous ne l’avons jamais vraiment exploité. C’est quelque chose que je souhaite corriger cette fois. »
Ce projet, qui implique une équipe de 20 personnes, a associé des noms bien connus des anciens studios Bullfrog et Lionhead, tels que Russell Shaw, Iain Wright, Mark Healey et Kareem Ettouney. Molyneux décrit ce retour comme « retrouver le groupe pour une dernière fois ».
Les leçons du passé et la volonté d’excellence
Après des événements malheureux liés à Godus, où sa réputation a été mise à l’épreuve, Molyneux se montre réticent à s’exposer à nouveau. La pression médiatique l’a affecté :
« Ce qui m’est arrivé dans la presse a été terrible. J’ai développé des conditions de stress qui sont désormais irréversibles. Retourner sur le devant de la scène est terrifiant, mais je crois fermement en ce jeu. »
Concernant le financement de Masters of Albion, il a utilisé les bénéfices d’un projet précédent, Legacy, qui, malgré l’échec du lancement, a généré des revenus via la vente de terres en jeu.
Une nouvelle stratégie de marché
Actuellement, Molyneux n’a pas de partenaire éditeur mais a engagé John Clark, un vétéran du secteur, pour faciliter le lancement. Molyneux exprime sa vision :
« Le monde a évolué. Vous ne pouvez plus simplement montrer le jeu à un groupe de journalistes et attendre que l’excitation se crée. Il faut comprendre profondément Steam et les plateformes actuelles. »
Concernant la sortie en accès anticipé, Molyneux affirme que le jeu devra être au moins jouable dans son intégralité et exempt de bogues majeurs.
Masters of Albion : la quête de la reconnaissance
Pour Molyneux, Masters of Albion représente un éventuel rachat, mais il précise que son but premier est de créer un grand jeu, indépendamment des attentes extérieures. Avec ce projet, il espère toucher au but de sa carrière tout en s’entourant d’anciens camarades. Quelle que soit l’issue, le défi qu’il relève entre en résonance avec les passions des gamers.