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Freida McFadden revient avec « La Prof », un roman américain mêlant drame, suspense et passion, qui fait suite au succès retentissant de « La Femme de ménage ». Ce récit invite à plonger dans le quotidien complexe d’un couple de professeurs dans un lycée ordinaire des États-Unis, autour de mystères et de relations intenses.
Un couple sous tension dans un lycée américain
Eve et Nate Bennett sont professeurs dans un lycée américain classique : elle enseigne les mathématiques, lui l’anglais. Nate, plus âgé et séduisant, forme un contraste avec Eve, dont l’apparence est plus terne, malgré son goût prononcé pour les talons hauts. Leur vie conjugale est distante, leur intimité limitée à un rendez-vous mensuel sans éclat. Ensemble, ils s’ennuient, mais leur affection persiste malgré tout.
Au lycée, une élève nommée Addie est devenue la cible d’une rumeur dévastatrice l’accusant d’une relation avec un professeur, ce qui a forcé ce dernier à quitter l’établissement. Addie, orpheline et isolée, subit les brimades orchestrées par Kenzie, la fille populaire et blonde de l’école. Malgré son envie de disparaître, Addie découvre un talent pour la poésie, loué par Nate Bennett, ce qui crée un lien particulier entre maître et élève.
Parallèlement, Eve retrouve une nouvelle flamme dans sa vie grâce à Jay, un vendeur de chaussures à talons, qui réveille ses sens oubliés dans l’arrière-boutique.
Un mélange de clichés et de suspense
« La Prof » explore les fissures du couple Bennett alors que leurs secrets inavouables menacent de tout faire basculer. Derrière les apparences lisses, les tensions montent, mêlant drame et mystère jusqu’à des scènes extrêmes impliquant enterrement et survie. Cependant, l’écriture reste simple, proche du roman populaire, où chaque action banale des personnages sert de toile de fond à une intrigue rythmée par des rebondissements fréquents.
Les personnages sont principalement définis par leurs actes, emprunts de clichés persistants : leur objectif commun est une vie sexuelle épanouie dans un cadre confortable. L’auteur évite tout extrême idéologique, ni féminisme radical, ni soumission caricaturale, ce qui laisse une sensation de neutralité bienvenue dans le déroulement de l’histoire.
Des personnages aux facettes multiples
Au fil du récit, les protagonistes se libèrent quelque peu des stéréotypes initiaux. Le joueur de football réputé pour son physique cache une sensibilité insoupçonnée, tandis que l’adolescente tourmentée manifeste des désirs aussi forts que ceux des adultes. Eve, la professeure, n’est ni sévère ni fragile, et Kenzie, la reine du lycée, révèle une nature moins méchante qu’attendue.
Cette profondeur progressive des personnages enrichit le roman malgré une écriture simple et directe, faisant de « La Prof » un thriller à suspense qui capte l’attention sans se perdre dans des analyses psychologiques complexes.
Une recette narrative éprouvée
Freida McFadden, médecin et romancière américaine âgée de 45 ans, a déjà séduit près de 3 millions de lecteurs en France avec « La Femme de ménage » et ses suites, un succès notable. Elle applique ici les mêmes procédés narratifs, ponctuant chaque chapitre d’un cliffhanger marquant, souvent à la limite du vraisemblable, maintenant ainsi un suspense permanent.
Lire « La Prof » s’apparente à regarder une série télévisée : on enchaîne les pages sans chercher de réflexion profonde, porté par l’attente du prochain rebondissement, qu’il soit dramatique, macabre ou sensuel. L’érotisme, omniprésent mais peu subtil, rythme le récit avec des scènes intenses et répétées. Il ne manque plus que le popcorn pour accompagner ce divertissement littéraire.
« La Prof », de Freida McFadden, éditions City, 384 pages, 22 euros.