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Paula Hawkins pourrait passer pour une touriste anonyme en visite à Madrid, avec sa chevelure blonde, ses yeux bleu pâle et une présence discrète. Peu de gens la reconnaîtraient en flânant devant une vitrine, au parc du Retiro ou dans la file d’attente d’un musée. Pourtant, beaucoup de ceux qui croiseraient son chemin ont probablement acheté, lu ou entendu parler de *La fille du train*. Bientôt, cela fera dix ans que le roman a déclenché une frénésie sur le marché littéraire, avec l’histoire d’une femme assassinée que l’héroïne, une jeune femme ivre, croit apercevoir depuis un train en mouvement.
Un parcours impressionnant
Depuis la publication de son premier succès, Hawkins a vendu 29 millions de livres, traduits en 40 langues dans 50 pays. En chiffres, cela fait d’elle une auteure plus connue que de nombreux présidents. Née au Zimbabwe il y a 52 ans, l’écrivaine britannique est récemment venue en Espagne pour présenter son cinquième roman.
Une plongée dans le monde de l’art
*La heure azul* (Planeta) est un thriller psychologique, parfois suffocant, qui révèle une tension silencieuse et croissante dans le milieu de l’art. Les personnages aux motivations parfaitement développées se retrouvent dans une Écosse à marées basses, sombre et venteuse. Hawkins choisit d’éviter les crimes sanglants, préférant se concentrer sur des délits subtils et inattendus.
Inspiration artistique
Ce livre se présente presque comme un manifeste sur l’art, avec des références à Goya. Hawkins admet qu’elle n’a pas lu beaucoup d’écrivains espagnols, ces derniers étant rarement traduits en anglais. Toutefois, elle évoque le travail de Dolores Redondo et son personnage, l’inspectrice Salazar, avec qui elle trouve certains points communs narratifs.
Un cadre écossais troublant
Dans son roman, l’Écosse est décrite comme un paysage isolé et menaçant. La majorité de l’action se déroule en hiver, accentuant la noirceur des lieux. Elle souligne que ce décor, bien que sinistre, possède une beauté indéniable, notamment dans les Highlands où l’obscurité arrive rapidement.
L’art et ses mystères
Hawkins a choisi le monde de l’art pour son caractère mystérieux et son glamour. Elle évoque les questions autour du legs artistique, des héritages et de l’interprétation de l’œuvre d’un artiste. Le récit aborde également des thèmes de conflits et de controverses qui peuvent être le cœur d’un thriller.
Violence et psychologie
Lorsqu’on l’interroge sur la violence dans ses écrits, Hawkins explique que dans ses histoires, cette violence est souvent le résultat d’un moment de perte de contrôle. Elle s’intéresse davantage aux processus psychologiques qui conduisent à ces actes plutôt qu’aux détails sanglants.
Réflexions sur le meurtre
Hawkins aborde la question de la nature du meurtre, soulignant la terreur plus grande des homicides domestiques, car ils proviennent souvent de personnes proches. La profondeur émotionnelle d’un meurtre commis par un proche est bien plus choquante que celle d’un acte de violence anonyme.
Son évolution et ses projets futurs
Hawkins se dit reconnaissante envers ses lecteurs qui l’associent encore à *La fille du train*, même si son style a beaucoup évolué. Elle a pris plaisir à écrire *La heure azul*, se sentant libre et créative. Elle projette de commencer à écrire un nouveau roman d’ici la fin de l’année, tout en continuant à s’appuyer sur sa relation professionnelle avec son agent pour guider son travail.