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Il arrive parfois qu’un film parte dans une direction pour enchaîner sur une tout autre finalité. Sentinelle, diffusé ce soir sur TF1, fait partie de ces surprises cinématographiques. Jonathan Cohen y interprète un personnage à la fois policier et chanteur, un mélange des genres que l’acteur porte avec une précision qui lui est propre.
Sentinelle : un policier pas comme les autres
François Sentinelle, commissaire en poste sur l’île de La Réunion, mène une double vie. Derrière l’uniforme et les interventions officielles, il se métamorphose en chanteur de charme un peu daté. Son tube Le Kiki, souvenir des années révolues, reste dans toutes les mémoires des habitants de l’île. Mais dans le présent, il est appelé à enquêter sur une vague de crimes violents qui secoue l’île, et l’équilibre entre son rôle d’enquêteur et sa passion personnelle est mis à rude épreuve.
Jonathan Cohen, avec ses mimiques et son sens du décalage, s’amuse autant qu’il amuse. « On voulait un héros qui déraille », expliquaient les réalisateurs Hugo Benamozig et David Caviglioli, déjà derrière Terrible Jungle. La mise en scène joue ainsi avec les codes du polar, mais les détourne sans prévenir. Des scènes d’action existent, mais toujours teintées d’absurdité que Jonathan Cohen manie à la perfection.
Sentinelle : un casting idéal autour de Jonathan Cohen
Pour accompagner le personnage central, une troupe d’acteurs capable de naviguer entre le sérieux et le second degré. Emmanuelle Bercot, Gustave Kervern, Ramzy Bedia et Raphaël Quenard se glissent dans des rôles où le rire surgit sans forcer. Raphaël Quenard, notamment, interprète l’adjoint, témoin perplexe des excès de son supérieur. Un choix de casting qui souligne la dynamique comique et la fraîcheur du film.
Le tournage a laissé place à une bonne dose d’improvisation, conférant au film un ton brut et imprévisible. Cela permet à la créativité de ces artistes de s’exprimer pleinement. Les dialogues s’enchaînent, parfois coupés par un gag visuel ou un détail hors sujet. Le style volontairement kitsch se retrouve partout — costumes, décors, accessoires — sans exagération au point de tout dénaturer, mais avec une énergie qui rappelle les parodies emblématiques des années 90.
- Emmanuelle Bercot
- Gustave Kervern
- Ramzy Bedia
- Raphaël Quenard
Sentinelle : un final à ne pas manquer
Le générique passé, le film révèle son véritable atout final. Ceux qui restent jusqu’au bout découvrent une séquence qui résume l’âme même de Sentinelle, ramenant au cœur de l’histoire et à son fameux Kiki, mais de manière encore plus inattendue que prévu. Ce n’est pas seulement une chanson ou un clip : c’est un moment qui joue sur la nostalgie, le rire et une légère provocation.
Ce clin d’œil complice au public agit presque comme une récompense pour avoir suivi ce policier chanteur dans ses dérives improbables. Cette surprise finale transforme la comédie parodique en un objet culte potentiel, et elle incite à ne jamais quitter le film avant la fin du générique.