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En vadrouille dans un festival reculé, dans l’antre d’une grosse salle de concert, en pleine rue, devant une scène improvisée. En 2024, la moitié des Français a assisté à au moins un spectacle (concert, danse, théâtre, opéra). Ils ont eu l’embarras du choix, parmi les 230 000 qui se sont déroulés au cours de l’année, selon une étude publiée le 29 juillet.
Ces chiffres sont plus encourageants qu’en 2023 où seulement 35 % des Français avaient pu profiter de cette offre culturelle. Et cela dépasse même la fréquentation pré-Covid – en 2019, c’était 47 %. Tandis que le nombre de spectacles est resté stable depuis 2023, les ventes de billets ont augmenté de 4 % et les recettes ont bondi de 11 % – générant une somme de 2,4 milliards d’euros.
Ces résultats reflètent une «hausse de la recette moyenne par billet», explique le Ministère de la Culture, dans «un contexte inflationniste», où assister à un show live coûte de plus en plus cher. Ils signifient également que «des spectacles plus chers ont pu être proposés en plus grande proportion. C’est en particulier le cas des cérémonies d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024».
Des représentations très centralisées
Cependant, ces milliers de représentations ne maillent pas le territoire de façon très homogène. L’Île-de-France en concentre à elle seule 42 % ainsi que près de la moitié des recettes. Très loin derrière elle figure la région Auvergne-Rhône-Alpes, où se déroulent 10,5 % des spectacles et concerts de l’année. Puis les chiffres dégringolent, jusqu’aux départements d’outre-mer qui, réunis, concentrent une infime partie des représentations – moins d’1 %.
Pour contrebalancer cette centralisation, les régions peuvent compter sur les festivals, dont certains accueillent des centaines de milliers de personnes – les Vieilles Charrues en Bretagne, le Cabaret Vert dans les Ardennes… Seulement 10 % se déroulent en Île-de-France. C’est tout autant que dans les Pays-de-la-Loire, et presque autant qu’en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Ces événements sont mieux répartis à travers le territoire, et ramènent à certaines régions de grosses recettes – 40 millions d’euros en Occitanie ou encore 44 millions en Bretagne.
Les concerts en tête de liste
Et s’ils ne représentent qu’un quart des représentations, ce sont bien les concerts qui mènent la danse, accueillant 48 % du public. Les méga tournées telles que celle de Taylor Swift ou de Mylène Farmer ont dopé la billetterie, dans la foulée des Jeux olympiques de Paris qui ont de la même manière généré des recettes exceptionnelles – près de 100 millions d’euros de billets. Durant la cérémonie de clôture, les concerts de Céline Dion, Angèle ou encore Kavinsky ont boosté les chiffres des concerts de pop, de rock ou encore de musique électronique.
La danse, elle, reste marginale en nombre de représentations – 4 % seulement – mais tire son épingle du jeu avec une hausse de 33 % de ses recettes. Théâtre, cirque, marionnettes et arts de la rue forment à eux seuls la moitié de l’offre culturelle, mais ne représentent qu’un tiers des recettes – celles-ci sont d’ailleurs en baisse de 4 % par rapport à 2023. Pour cause, les salles souvent de petite taille, et les places sont parmi les moins chères dans le secteur du spectacle vivant : un billet pour assister à un spectacle de marionnettes coûte en moyenne 6 euros. Restent les spectacles d’humour, qui ont le vent en poupe : la vente de billets dans cette catégorie a augmenté de 8 % entre 2024 et 2023.
Des défis à venir pour 2025
Il n’est pas dit que les chiffres soient aussi gratifiants pour l’année 2025, alors que des coupes budgétaires sans précédent affectent le secteur de la culture depuis plusieurs mois. L’année a en effet été ponctuée de mauvaises nouvelles pour le spectacle vivant, entre fortes baisses de subvention des festivals, annulation de concerts et salles de spectacles mettant la clef sous la porte. Une débâcle que devrait sans doute refléter le rapport de l’an prochain.