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La France est confrontée à un phénomène croissant de surtourisme, phénomène qui impacte non seulement ses villes emblématiques, mais également ses habitants. Alors que des destinations comme Venise ou Barcelone ont déjà instauré des mesures pour réguler ce flux, la situation en France mérite une attention particulière.
Le surtourisme : une réalité française
La notion de « surtourisme » est définie par le CNRS comme une « mobilité accrue où l’afflux de visiteurs dépasse la capacité d’accueil d’une destination ». Ce phénomène a des répercussions majeures sur des villes françaises, les amenant à se transformer pour attirer encore plus de touristes. Une étude récente menée par la start-up Ville de rêve a établi un classement des villes de plus de 10 000 habitants les plus touchées par le surtourisme.
Sur les 331 communes analysées, 42 % ont obtenu une note A ou B, incluant des villes comme Aubagne et Saint-Nazaire. En revanche, 28 % des communes, soit 91 villes, affichent un score préoccupant avec une notation D ou E.
L’impact d’Airbnb
Parmi les villes les plus affectées, Cannes, Nice et Annecy se distinguent avec un Touriscore E, indiquant une forte pression touristique. Jérôme Devouge, fondateur de Ville de rêve, souligne que le taux d’Airbnb y est très élevé, avec 25 % à Cannes et 11 % à Annecy et Nice. Cette explosion du nombre d’Airbnb a conduit à une raréfaction de l’offre locative, forçant les résidents à se déplacer toujours plus loin des centres-villes.
Cette tendance modifie également le paysage commercial, favorisant l’émergence de commerces touristiques, au détriment des établissements locaux. Dans des villes comme Annecy, la densité de bars et restaurants atteint des chiffres démesurés, dépassant la capacité réelle de la ville.
Les régions les plus touchées
Les régions côtières du Sud et du Sud-Est de la France sont particulièrement touchées par le surtourisme. Toutefois, ce phénomène ne se limite pas à ces zones, touchant également le Nord et la première couronne de Paris. D’importants sites tels que les falaises d’Étretat et les Gorges de l’Ardèche accueillent chaque année des millions de visiteurs.
En 2024, le Mont-Saint-Michel a vu 3 millions de touristes pour seulement une trentaine d’habitants permanents, illustrant parfaitement ce décalage. La France demeure cependant une destination de choix, avec 100 millions de visiteurs internationaux en 2024.
Des solutions locales et nationales
Pour faire face à cette surfréquentation, certaines localités prennent des mesures. Par exemple, l’île de Bréhat, qui ne compte que 400 habitants, a instauré un quota d’accès durant l’été pour limiter le nombre de touristes à 4 700. D’autres sites comme la Calanque de Sugiton et l’île de Porquerolles adoptent des stratégies similaires.
Au niveau national, le gouvernement a lancé une campagne en 2023 pour promouvoir des destinations moins connues afin de diversifier le tourisme et encourager un tourisme plus équilibré tout au long de l’année.
Cependant, Jérôme Devouge souligne que les touristes ne sont pas les seuls à blâmer. Une réglementation efficace est également nécessaire pour protéger les habitants et leur environnement. La discussion sur la régulation des meublés touristiques est donc cruciale pour les villes concernées.