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Le ministère du Tourisme brésilien se réjouit : le nombre de touristes internationaux a retrouvé son niveau d’avant la pandémie, avec 6,66 millions de visiteurs. Sans surprise, 40 % de ces visiteurs proviennent des pays voisins argentins et chiliens. Viennent ensuite les Européens, avec les Français et les Portugais en tête, chacun ayant plus de 200 000 visiteurs. Les Nord-Américains suivent, mais le nombre d’Asiatiques, principalement Japonais et Chinois, demeure faible.
Un journaliste brésilien souligne que ce chiffre record est légèrement inférieur au nombre annuel de visiteurs de la seule tour Eiffel, alors que la France a accueilli 100 millions de touristes en 2024. Cela amène à se poser la question : pourquoi le Brésil, malgré son incroyable potentiel touristique diversifié et attrayant, n’est-il pas une grande destination touristique mondiale, à l’instar du Mexique, de la Thaïlande ou de l’Inde ?
Un pays immense et des déplacements compliqués
La première raison est géographique : le Brésil est éloigné et immense. Rio de Janeiro se trouve à plus de dix heures de vol de Paris, et les billets d’avion restent coûteux. Les autorités brésiliennes ont longtemps restreint les vols charters et à bas prix pour protéger leurs compagnies aériennes. La situation est encore plus complexe pour les déplacements à l’intérieur du pays, où les distances sont considérables : il faut compter 1 500 kilomètres pour rejoindre les chutes d’Iguaçu, plus de 3 000 kilomètres pour les Lençóis Maranhenses, et environ 4 heures de vol pour Manaus, en Amazonie. Pour les touristes, l’avion est souvent le moyen de transport privilégié, rapide et confortable, mais aussi cher. Néanmoins, d’autres options comme les bus ou les bateaux (en Amazonie) existent, mais ces alternatives nécessitent plus de temps et promettent des aventures enrichissantes.
Une réputation d’insécurité
Un autre obstacle est la réputation d’insécurité du pays, qui éloigne certains types de touristes, notamment ceux des voyages organisés, du troisième âge ou en provenance d’Asie et d’Amérique du Nord. Bien que les statistiques soient préoccupantes dans certaines grandes villes touristiques comme Rio ou Salvador da Bahia, la violence ne s’adresse pas spécifiquement aux zones touristiques. Les visiteurs doivent cependant faire preuve de prudence et être conscients des risques potentiels.
Une gentillesse qui fait oublier la logistique
Certains soutiennent que le tourisme brésilien est principalement orienté vers les touristes locaux, qui sont bien plus nombreux, et ne répond pas toujours aux normes internationales, sauf peut-être dans des lieux comme Iguaçu ou Rio. L’anglais, par exemple, est souvent peu pratiqué même par les opérateurs touristiques. Bien que cela soit vrai, cela peut également être perçu comme une opportunité. Les témoignages des touristes étrangers lors de la Coupe du monde de football en 2014 et des Jeux olympiques de Rio en 2016 illustrent ce point. Malgré des lacunes en matière d’organisation et de service, la gentillesse, la disponibilité et l’enthousiasme des Brésiliens ont souvent laissé une impression positive, rendant leur expérience mémorable et chaleureuse.
