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Marks & Spencer lance une boutique dédiée aux vêtements d’occasion sur eBay, cherchant à donner une seconde vie aux « old favourites » et à renforcer son dispositif de recyclage vestimentaire ; cette initiative cible les consommateurs intéressés par la mode circulaire et les articles de seconde main.
Vêtements d’occasion : Marks & Spencer ouvre une boutique sur eBay
Le détaillant britannique a lancé une boutique de vêtements d’occasion sur eBay pour proposer à la revente les meilleurs articles collectés via son programme de recyclage. Depuis le lancement de l’opération dite « shwopping », rebaptisée Another Life, il y a plus de dix ans, Marks & Spencer a récupéré 36,5 millions de vêtements d’occasion, dont la majorité a été revendue par son partenaire caritatif Oxfam.
Face à un ralentissement de la croissance des dons, M&S expérimente un nouveau dispositif d’incitation : les clients qui déposent chez Oxfam des vêtements comprenant au moins un article M&S recevront un bon d’achat de 5 £ (environ 5,85 €) valable lors d’un achat de 35 £ (environ 40,95 €) en magasin ou en ligne. Pour bénéficier du service, il faut remplir un court formulaire sur le site de l’enseigne ou scanner un QR code en magasin, puis envoyer les articles via un service de messagerie local gratuit vers Reskinned, une société spécialisée dans la réparation et la revente.
Les pièces M&S jugées re‑portables seront nettoyées et réparées professionnellement par Reskinned avant d’être mises en vente sur la boutique eBay de Marks & Spencer. Les articles non revendables seront réutilisés de façon responsable ou recyclés.
Partenariats, partage des revenus et rôle d’Oxfam
Oxfam percevra 15 % des bénéfices générés par M&S sur les ventes eBay ; le reste des gains sera réparti entre le détaillant, eBay et Reskinned. Parallèlement, l’association poursuivra la vente des vêtements donnés, y compris les articles non‑marqués M&S qui ne seront pas retenus pour la boutique eBay, directement dans ses magasins et circuits de revente.
Katharine Beacham, responsable durabilité mode chez M&S, a déclaré : “shwopping”, which had “shifted the way people looked at clothes”. “We wanted to revamp shwopping to continue to improve how customers look at clothing and how they can give clothes another life.” Elle a ajouté que le partenariat avec eBay offrait à M&S l’occasion d’apprendre ce que recherchent les clients en matière de revente et que la société envisagerait la vente d’articles d’occasion via ses propres magasins ou son site internet en fonction des résultats de l’opération sur eBay.
Contexte du marché : croissance des plateformes de seconde main
Le lancement intervient alors que la vente de vêtements d’occasion en ligne connaît une forte expansion. Selon sa maison mère Etsy, Depop, la place de marché londonienne, est en voie d’atteindre 1 milliard de dollars de ventes annuelles (soit environ 920 000 000 €) pour la première fois ; la société indiquait une hausse de 35 % des ventes à 250 millions de dollars (environ 230 000 000 €) au cours des trois mois clos le 30 juin, portée par une progression de 54 % des ventes aux États‑Unis et un nombre record de nouveaux acheteurs.
Son concurrent Vinted a annoncé une hausse de 41 % de son chiffre d’affaires, à presque 813 millions d’euros pour 2024, et des bénéfices quasi triplés à 95,4 millions d’euros après être sorti du rouge en 2023.
De nombreux acteurs de la grande distribution font également une place aux produits de seconde main, en magasin ou en ligne : de Primark à H&M, en passant par des enseignes qui proposent des services de réparation comme Uniqlo, Zara ou M&S. Marks & Spencer a par ailleurs testé l’envoi d’articles non portables de toutes marques via un sac prépayé remis à un coursier, en partenariat avec Oxfam ; Beacham a indiqué que l’enseigne étudiait comment étendre ce pilote.
Réaction institutionnelle et enjeux environnementaux
Mary Creagh, ministre chargée de l’économie circulaire, a souligné l’impératif d’agir collectivement : “ending our throwaway culture and ensuring that the 700,000 odd tonnes of clothes we throw away each year are worn more”. Elle a ajouté : “Only government and businesses working together can stop fashion costing the earth,” et a décrit l’initiative de M&S comme “a great way for consumers to be rewarded for providing a new home for old favourites”.
La démarche illustre la montée en puissance du recyclage vestimentaire et de la valorisation des articles de seconde main dans le commerce textile, ainsi que la recherche de modèles économiques partagés entre détaillants, plateformes et acteurs de la réparation et du réemploi.