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Bernard Guignes : Le Combat d’un Ancien Arboriculteur Contre le Cancer

by Sara
Bernard Guignes : Le Combat d'un Ancien Arboriculteur Contre le Cancer
France

Bernard Guignes, ancien arboriculteur à la retraite, se bat pour faire reconnaître son cancer de la prostate comme une maladie professionnelle liée à son exposition prolongée aux pesticides. À 65 ans, son parcours retrace les défis auxquels sont confrontés de nombreux agriculteurs exposés à des substances chimiques nocives.

Un parcours marqué par les pesticides

Bernard a passé près de 30 ans avec « les mains et le nez dans les pesticides ». Tout commence en 1985, à Montesquieu dans le Tarn-et-Garonne. Mécanicien agricole, il se forme pour devenir arboriculteur, attiré par un secteur en plein essor. Son exploitation de 20 hectares est gérée selon les recommandations de sa coopérative, qui lui inculque les pratiques de l’arboriculture conventionnelle, y compris l’utilisation intensive de pesticides.

À l’époque, il n’avait aucune conscience des dangers que cela représentait pour sa santé. Bernard et ses collègues croyaient être des « pionniers », suivi d’un discours rassurant sur la santé des produits chimiques tels que le glyphosate.

Une résistance au passage au bio

À la fin des années 90, l’intérêt pour l’agriculture biologique commence à émerger, mais les coopératives dissuadent les arboriculteurs en vantant les avantages de l’agriculture conventionnelle. Bernard, comme beaucoup d’autres, continue sur cette voie, aidé par des politiques publiques qui limitent les recherches sur des alternatives aux pesticides.

Un changement de cap tardif

En 2010, Bernard commence à rencontrer des agriculteurs bio prospères, ce qui l’amène à se détourner de l’arboriculture. Il devient chauffeur-livreur et prend sa retraite en 2019, mais le « cadeau de départ » est un cancer de la prostate, qui n’est pas reconnu comme maladie liée aux pesticides.

Un combat pour la reconnaissance

Bernard sort de l’enfer administratif à l’été 2022 grâce à un collectif de soutien aux victimes de pesticides. Bien qu’il ait subi une opération pour retirer sa prostate, son combat pour obtenir des aides du fonds d’indemnisation des victimes de pesticides reste difficile. Actuellement, il ne reçoit qu’une indemnité de 300 euros par mois, correspondant à un taux d’incapacité de 30%.

Son avocat a demandé un ajustement pour refléter un taux de 67%. L’audience s’est tenue récemment, et le délibéré est attendu le 8 avril. Pour Bernard, sa situation représente une lutte plus large contre un système dominé par les lobbies de l’agro-chimie.

Espoir et mobilisation

Bernard Guignes souligne que sa situation met en lumière une problématique plus vaste. Les lobbies, soutenus par la FNSEA, influencent la politique agricole, mais il entrevoit un espoir dans la mobilisation de la société civile, qui commence à dénoncer ces injustices. C’est dans cette dynamique qu’il trouve la « part enchantée » de son combat.

Bernard Guignes | Cancer | Pesticides | Arboriculture | Maladie Professionnelle | Santé | France
source:https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/la-lutte-enchantee/la-lutte-enchantee-du-lundi-17-fevrier-2025-4671436

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