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Santé et environnement
Par Alexandra Wargny Drieghe
Des microplastiques détectés dans le cerveau humain
Des chercheurs ont récemment découvert des microplastiques logés dans le bulbe olfactif du cerveau de certaines personnes. Cette étude, publiée le 16 septembre 2024 dans le Journal of the American Medical Association, a révélé que huit des quinze cerveaux autopsiés présentaient des particules et des fibres de polymère synthétique.
Les résultats de l’autopsie
Les scientifiques ont examiné le cerveau de quinze individus âgés de 33 à 100 ans, en veillant à ne pas utiliser de plastique durant l’autopsie afin d’assurer l’intégrité des résultats. Au total, seize particules et fibres de plastique ont été retrouvées dans le bulbe olfactif de huit personnes. Le polypropylène, un plastique fréquemment utilisé, représentait 44 % des cas, indiquant que les environnements intérieurs pourraient être une source majeure de microplastiques inhalés.
Les mécanismes d’inhalation
La question se pose alors : comment ces microplastiques pénètrent-ils le cerveau ? Les chercheurs expliquent que la muqueuse nasale, bien qu’à l’extérieur, peut interagir avec le cerveau à travers le liquide céphalo-rachidien. Les microplastiques accèdent au bulbe olfactif via de minuscules perforations dans les structures osseuses. Selon le Dr Wells Brambl, professeur en toxicologie médicale, le nerf olfactif échantillonne directement les particules inhalées, en raison de l’absence de barrière hémato-encéphalique à cet endroit.
Des risques potentiels pour la santé
Actuellement, il n’est pas possible de déterminer si cette présence de microplastiques a un effet direct sur notre santé cérébrale. Toutefois, les chercheurs expriment des inquiétudes légitimes. « Compte tenu des effets neurotoxiques potentiels causés par les microplastiques dans le cerveau et de la contamination environnementale généralisée par les plastiques, nos résultats devraient susciter des préoccupations », notent-ils. Cela fait écho à la prévalence croissante de maladies neurodégénératives, telles que la maladie de Parkinson et la sclérose latérale amyotrophique (SLA).
Les résultats de cette étude soulignent l’importance de surveiller les effets de la pollution par les microplastiques sur la santé humaine, en particulier en ce qui concerne le cerveau et les troubles neurodégénératifs.