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Des scientifiques australiens ont proposé une nouvelle méthode de lutte contre les maladies tropicales en utilisant des moustiques génétiquement modifiés dotés de sperme « toxique ». Ce procédé innovant pourrait constituer une arme efficace contre des maladies telles que le paludisme et la dengue.
Une technique innovante
La technique dite du « mâle toxique » vise à élever des moustiques qui produisent des protéines venimeuses dans leur sperme, tuant ainsi les femelles après l’accouplement. Seules les femelles moustiques piquent et se nourrissent de sang, ce qui les rend responsables de la transmission de nombreuses maladies.
Des résultats prometteurs
Sam Beach, chercheur à l’Université Macquarie, a déclaré que cette méthode pourrait fonctionner aussi rapidement que les pesticides, sans nuire aux espèces bénéfiques. « Cette solution innovante pourrait transformer notre gestion des nuisibles, offrant un espoir pour des communautés plus saines et un avenir durable, » a-t-il affirmé.
Essais préliminaires et prochaines étapes
Les premiers essais de preuve de concept ont été réalisés avec des mouches des fruits, dont le cycle de vie est très court. Les résultats ont montré que les femelles qui s’accouplaient avec des mâles « toxiques » avaient une espérance de vie significativement réduite. Le chercheur Maciej Maselko a indiqué que l’équipe souhaitait maintenant tester cette méthode sur des moustiques.
« Nous devons encore l’appliquer aux moustiques et effectuer des tests de sécurité rigoureux pour garantir qu’il n’y a pas de risques pour les humains ou d’autres espèces non ciblées », a-t-il précisé.
Modification génétique et sécurité
Pour que les moustiques ne produisent du sperme toxique qu’une fois relâchés dans la nature, une modification génétique serait nécessaire. Cela pourrait être réalisé grâce à des techniques d' »expression conditionnelle », permettant de contrôler l’activation des gènes. De cette manière, les mâles venimeux pourraient s’accoupler avec les femelles en laboratoire, produisant suffisamment de descendants viables pour étendre cette technique.
Impact des moustiques sur la santé mondiale
Les moustiques sont responsables de millions de décès chaque année à travers le monde à cause du paludisme, de la dengue et d’autres maladies, selon l’Organisation mondiale de la santé. L’Afrique est particulièrement touchée par le paludisme, représentant 95% des cas mortels enregistrés chaque année. Environ 80% de ces décès concernent des enfants de moins de 5 ans.
Le virus de l’encéphalite équine est également transmis par les moustiques infectés, et des cas mortels ont été signalés aux États-Unis ces dernières années.