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Effets du sémaglutide sur la masse musculaire : étude récente

by Sara
France

Une étude animale récente montre que le sémaglutide, molécule au cœur des traitements anti‑GLP‑1, provoque une perte de masse musculaire et une réduction de la taille de certains organes, des effets dont les mécanismes et l’ampleur restent encore mal compris.

Effets du sémaglutide observés chez l’animal

Les chercheurs ont analysé en profondeur les muscles d’animaux traités et constaté que « la perte de masse musculaire n’est pas homogène », selon les auteurs de l’étude. Les résultats montrent que, outre la perte de poids attendue, la prise de sémaglutide entraîne une diminution de la masse musculaire et une atrophie partielle de certains organes.

Les proportions de perte varient selon les groupes musculaires et les organes examinés, ce qui suggère des effets locaux ou des sensibilités tissulaires différentes. Les auteurs insistent sur le fait que ces altérations ont été observées chez l’animal et que leur traduction chez l’être humain nécessite des investigations complémentaires.

Usage clinique et diffusion du traitement en France

Les médicaments agonistes des récepteurs GLP‑1 ont gagné en notoriété grâce à l’Ozempic (sémaglutide), largement médiatisé pour ses propriétés amaigrissantes lorsqu’il a été détourné de son indication antidiabétique. La photographie d’Elon Musk publiée fin 2024, légendée « Ozempic Santa », a contribué à populariser ces traitements dans le grand public.

Au-delà des usages détournés, cette classe thérapeutique représente un changement de paradigme pour la prise en charge des personnes souffrant d’obésité sévère. En France, l’Agence nationale de sécurité du médicament (Ansm) a élargi, en juin dernier, les conditions de prescription, autorisant désormais les médecins généralistes à prescrire ces produits et abaissant le seuil d’indice de masse corporelle pris en compte, ce qui a élargi la population éligible au traitement.

Des millions de patients dans le monde recourent déjà à ces traitements pour la gestion du poids ou du diabète, d’où l’importance d’identifier précisément leurs effets secondaires, y compris potentiels, sur la masse musculaire et les organes.

Résultats et limites de l’étude

L’étude signale une réduction de la masse musculaire et une diminution de la taille de certains organes chez les animaux traités ; cependant, elle ne permet pas de préciser les mécanismes physiopathologiques en jeu ni d’évaluer la réversibilité de ces modifications. Les variations observées entre tissus laissent supposer des effets différenciés selon le type cellulaire ou la vascularisation.

Les auteurs rappellent les limites inhérentes aux modèles animaux : différences métaboliques, doses administrées, durée des traitements et conditions expérimentales peuvent restreindre la transposition directe des résultats à la population humaine. Ils appellent à des études complémentaires chez l’homme, incluant des mesures de composition corporelle et une surveillance des fonctions des organes concernés.

Implications pour la pratique médicale et la vigilance

La constatation d’une perte de masse musculaire non homogène pose des questions pratiques, notamment pour les patients âgés ou fragilisés, chez lesquels la diminution de la masse musculaire peut aggraver le risque de fragilité et de perte d’autonomie. Les cliniciens doivent donc peser les bénéfices attendus en termes de perte de poids et de contrôle métabolique face à ces risques potentiels.

Parallèlement, des signaux d’effets indésirables ont déjà été évoqués dans la littérature et la presse médicale pour d’autres événements, ce qui renforce la nécessité d’un suivi médical rigoureux des patients sous traitement anti‑GLP‑1, incluant évaluation de la masse maigre et surveillance fonctionnelle des organes.

Poursuites de la recherche et prochaines étapes

Les auteurs recommandent des protocoles cliniques visant à quantifier l’impact du sémaglutide sur la composition corporelle humaine, en particulier la masse musculaire, et à déterminer si des stratégies complémentaires — exercices de renforcement, nutrition protéique adaptée — permettent d’atténuer ces effets.

Des études longitudinale s et des analyses mécanistiques seront nécessaires pour définir des recommandations claires de surveillance et d’accompagnement des patients traités par ces médicaments. En attendant, la communauté médicale est invitée à rester vigilante et à informer les patients des bénéfices et des risques connus à ce jour.

source:https://sante.lefigaro.fr/medecine/medicaments-anti-obesite-des-recherches-montrent-plusieurs-effets-sur-la-masse-musculaire-20250809

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