Génération de l’obésité : Pourquoi les gens mangeaient sans grossir

Les statistiques montrent qu’au fil des décennies, le poids de l’humanité a globalement augmenté. Depuis 1990, le nombre d’adultes souffrant d’obésité a doublé, et ce chiffre a quaduplé chez les adolescents.

Dans un rapport publié par le site russe « FBR », Olga Strikova explique que les scientifiques s’interrogent sur les raisons qui expliquent pourquoi les gens ne prenaient pas de poids auparavant, malgré une consommation alimentaire élevée, contrairement à la situation actuelle.

Un constat alarmant

La lutte contre l’obésité reste un défi majeur pour des millions de personnes dans le monde qui s’efforcent de maintenir leur santé. En 2019, cinq millions de personnes sont mortes à cause de l’excès de poids, avec plus de deux milliards d’individus souffrant d’une surcharge pondérale à l’heure actuelle. Perdre du poids est devenu un processus ardu, nécessitant de plus en plus d’efforts. Contrairement aux générations précédentes, qui ne faisaient pas face à des problèmes de poids, même en ne se restreignant pas dans leur alimentation.

Historique nutritionnel de l’Union Soviétique

Selon les experts en nutrition, pendant l’ère soviétique, les gens tentaient d’appliquer des principes modernes de saine alimentation répondant aux besoins de leur corps. Cet héritage de culture alimentaire soviétique se manifeste encore chez les générations plus âgées.

La consommation calorique en question

En général, le surpoids s’installe lorsque la quantité de calories ingérées dépasse les besoins du corps. Au premier abord, il semble évident que les gens mangent plus aujourd’hui. Cependant, des recherches indiquent le contraire.

Prenons l’exemple des habitants de la Grande-Bretagne, un des pays européens avec une forte prévalence de l’obésité. Les études montrent qu’au cours des cinquante dernières années, la consommation quotidienne de calories n’a pas augmenté, mais a plutôt diminué. Pour un Britannique moyen, sa consommation quotidienne est estimée à 2130 calories, y compris l’alcool et les sucreries. Dans les années 1970, cette consommation était de 2280 calories sans ces deux catégories, chiffre qui atteindrait alors 2590 calories si on les intègre.

Modes de vie inactifs

L’idée que l’obésité n’est pas uniquement liée à la suralimentation est également attribuée à un mode de vie de plus en plus sédentaire. Aujourd’hui, les gens passent le plus clair de leur temps assis, que ce soit au bureau, dans la voiture ou sur le canapé.

Cependant, certaines études montrent que les travailleurs de bureaux ne sont pas les plus susceptibles de prendre du poids. L’obésité est plus fréquente chez les employés effectuant un travail physique avec des compétences moins élevées. De plus, la perception moderne de la perte de poids tend à minimiser l’importance de l’exercice.

Équilibre calorique nécessaire

Malgré les données démontrant que pour perdre du poids, une réduction des calories est nécessaire, les chercheurs suggèrent que les individus d’aujourd’hui nécessitent un effort considérable pour maigrir par rapport à leurs ancêtres. La recherche indique que des changements ont eu lieu dans la physiologie des générations modernes, rendant essentiel à la jeunesse de manger moins et de bouger davantage.

Facteurs contemporains influençant l’obésité

Bien qu’aucune conclusion définitive n’ait été établie concernant les causes de la forte augmentation de poids, les scientifiques évoquent diverses hypothèses. Ils suggèrent que les processus hormonaux liés à la prise de poids peuvent être affectés par des substances comme les retardateurs de flamme présents dans les aliments et les produits d’emballage.

L’usage répété d’antidépresseurs au cours de la dernière décennie contribue également à l’augmentation du poids. De plus, l’utilisation d’antibiotiques en médecine et en agriculture modifie progressivement le microbiome humain.

Le microbiome fait référence à l’ensemble des micro-organismes (comme les bactéries, champignons et virus) qui vivent dans ou sur nos corps. Cela peut être vu comme une « petite forêt » qui influence notre santé et notre quotidien. Un déséquilibre dans le microbiome peut contribuer à de nombreuses maladies, notamment l’obésité, le diabète et les maladies cardiaques.

En général, les médecins insistent sur la nécessité d’un régime équilibré pour la perte de poids, mais ils prennent aussi conscience que l’obésité est une maladie complexe influencée par de nombreux facteurs, nécessitant des recherches approfondies pour trouver des solutions efficaces.