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Le maintien du maillage territorial des pharmacies en milieu rural est au cœur des préoccupations en France, particulièrement dans le contexte d’une désertification médicale croissante. Gérard Deguin, pharmacien basé dans le Lot-et-Garonne, a été récemment élu vice-président de l’Section A de l’Ordre national des pharmaciens, avec pour objectif principal la préservation des officines dans les zones rurales.
Un engagement pour la survie des pharmacies rurales
Fort d’une expérience locale à Colayrac-Saint-Cirq, Gérard Deguin met désormais ses compétences au service d’un enjeu national, notamment celui d’éviter la fermeture de pharmacies dans les campagnes. Selon lui, la difficulté majeure réside dans la transmission des officines, notamment la recherche de repreneurs face au départ à la retraite de nombreux pharmaciens. Il souligne que la fermeture d’une pharmacie dans un village peut fragiliser gravement le tissu médical local, la proximité étant essentielle pour les populations rurales.
Il cite l’exemple de Mézin, dans le Lot-et-Garonne, où deux officines ont fusionné pour continuer à assurer leur service, illustrant la nécessité de regrouper pour survivre. Cependant, ce genre de solutions, bien que pertinentes, ne suffisent pas toujours, surtout quand il manque des successeurs.
Les défis des réformes et des territoires fragilisés
La réforme de la sixième année de pharmacie, proposée pour renforcer la pratique professionnelle en zones urbaines sous-dotées ou rurales, est également un volet de l’action de l’Ordre. Elle prévoit notamment un stage obligatoire en milieu rural afin de lutter contre la désertification pharmaceutique. Gérard Deguin note avec un mélange d’optimisme et de prudence que ces mesures sont difficiles à mettre en œuvre, notamment en raison des dérogations ainsi que de la faiblesse du maillage dans certains départements. Contrairement à d’autres régions, le Lot-et-Garonne reste relativement épargné grâce à des regroupements et à un effort collectif pour maintenir le service en proximité.
Il insiste aussi sur la nécessité de revoir les critères d’installation, qui restreignent souvent l’ouverture de nouvelles officines aux communes de plus de 2 500 habitants, ce qui limite le développement dans des territoires fragiles. Le défi pour la nouvelle équipe est de travailler sur ces enjeux complexes durant les trois prochaines années, afin d’assurer l’accès aux soins pour tous.
Une lutte engagée pour la pérennité du maillage territorial
À travers ses engagements, Gérard Deguin souhaite attirer l’attention sur l’importance de soutenir les pharmacies rurales, véritable pilier de la santé dans ces territoires. La création de solutions innovantes, comme la fusion d’officines ou la recherche active de repreneurs, sont autant d’outils qui doivent être encouragés. La pérennité de ces officines dépend non seulement des politiques publiques, mais aussi d’une volonté collective de préserver le maillage territorial essentiel à la santé publique.