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Un hiver redoutable marqué par une grippe virulente
La saison hivernale 2024-2025 a été marquée par une épidémie de grippe d’une intensité exceptionnelle. De nombreux foyers ont été touchés, certains individus contractant la maladie à plusieurs reprises, jusqu’à trois fois. Selon le dernier bilan publié par Santé publique France le 16 avril 2025, environ 2,7 millions de personnes ont consulté un médecin pour des symptômes grippaux, et près de 30 000 ont été hospitalisées après un passage aux urgences. Cette recrudescence des cas hospitalisés représente une nette augmentation par rapport aux années précédentes, avec 10 % des admissions liées à la grippe contre 5 à 6 % depuis 2019.
La gravité de l’épidémie s’est également traduite par une forte pression sur les services de réanimation, où plus de 1800 patients ont été pris en charge après avoir contracté le virus. Le rapport souligne un impact considérable en termes de mortalité : près de 5 000 décès certifiés liés à la grippe ont été enregistrés. Au total, l’hiver 2024-2025 a occasionné un surplus de mortalité d’environ 14 000 personnes toutes causes confondues.
Une épidémie prolongée et multi-virale
L’épidémie de grippe de cet hiver s’est distinguée par plusieurs particularités :
- Durée exceptionnelle : l’épidémie a débuté dès le début décembre, plus tôt que d’habitude, et s’est étendue sur 12 semaines, contre une moyenne habituelle de 10 semaines depuis 2011.
- Présence de trois virus grippaux : la co-circulation simultanée de deux virus du groupe A (H1N1 et H3N2) ainsi que du virus du groupe B Victoria est relativement rare. Cette multiplicité virale explique que certains aient contracté la grippe à plusieurs reprises au cours de la même saison.
- Faible couverture vaccinale : seulement 46,5 % des personnes à risque étaient vaccinées au 28 février 2025. Bien que l’efficacité du vaccin reste modérée à faible chez les plus âgés, il joue un rôle protecteur contre les formes graves. Parmi les patients en réanimation, près de 80 % n’étaient pas vaccinés.
En outre, la forte circulation du virus chez les enfants scolarisés durant les fêtes de fin d’année a probablement favorisé la transmission vers les populations vulnérables, notamment les personnes âgées et les jeunes enfants, plus susceptibles de développer des complications sévères.
Une moindre sévérité pour les autres infections respiratoires aigües
Contrairement à la grippe, les autres infections respiratoires aigües ont connu une moindre intensité cet hiver :
- Covid-19 : aucune recrudescence hivernale n’a été observée, contrairement aux années précédentes.
- Bronchiolite : l’épidémie a été plus courte que d’habitude, avec un nombre d’hospitalisations après passage aux urgences resté faible.
Ces données confirment la singularité de la saison grippale 2024-2025 et son impact majeur sur la santé publique.