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Une technique devenue virale
Devenue virale sur TikTok, cette technique consiste à se confronter volontairement à des situations gênantes ou intimidantes, dans le but de désensibiliser le cerveau au jugement des autres et de réduire l’anxiété sociale. Ce procédé encourage les participants à sortir de leur zone de confort, en interagissant avec des inconnus ou en posant des questions incongrues en public. Mais cette thérapie d’exposition au rejet, bien qu’intrigante, est-elle réellement efficace pour atténuer durablement l’anxiété sociale ?
Une méthode inspirée des thérapies comportementales
La « rejection therapy » repose sur un principe déjà bien étudié en psychologie : l’exposition progressive, une méthode clé de la thérapie cognitivo-comportementale (TCC). Cette approche thérapeutique utilise des exercices d’exposition aux peurs pour atténuer les réponses anxieuses au fil du temps. Selon la psychologue Nathalie Darmon, l’exposition graduelle aide les patients à se familiariser avec des situations qu’ils trouvent intimidantes. Elle explique que « l’exposition graduelle permet au patient d’apprendre à tolérer l’objet de sa peur par petites étapes ». Dans le cadre de la « rejection therapy », le principe est de répéter des expériences de rejet contrôlées pour déconditionner le cerveau et atténuer la peur du jugement social.
Comprendre le processus de désensibilisation
Pourquoi cette méthode fonctionne-t-elle ? Lorsqu’une personne s’expose régulièrement au rejet sans conséquences graves, elle envoie un signal rassurant à son cerveau. Ce dernier, habitué à percevoir ces situations comme dangereuses, finit par réévaluer son évaluation de la menace, ce qui diminue les réactions de stress. « Le cerveau enregistre que le danger n’est pas réel, ce qui, avec le temps, éteint le signal d’alarme », détaille Nathalie Darmon.
Une méthode à encadrer pour éviter les risques
Malgré ses avantages potentiels, la « rejection therapy » n’est pas sans risques. Nathalie Darmon avertit que l’accompagnement thérapeutique est souvent nécessaire pour maximiser l’efficacité de cette technique. « Comprendre les racines de cette anxiété, en parler et analyser les émotions suscitées est fondamental avant de se lancer dans des mises en situation directes », souligne-t-elle.
Sans une préparation adéquate, certaines personnes pourraient se sentir encore plus stressées ou vulnérables face aux réactions inattendues des autres, voire renforcer leur anxiété sociale au lieu de l’atténuer. La psychologue conseille également de commencer par des situations peu menaçantes et d’y aller par étapes.
La « rejection therapy » peut-elle remplacer la thérapie classique ?
Bien que la « rejection therapy » attire un public jeune et en quête d’indépendance émotionnelle, les experts rappellent qu’elle ne remplace pas une prise en charge professionnelle. En France, près de 20 % des jeunes adultes souffrent d’anxiété sociale, une pathologie qui peut sévèrement impacter la qualité de vie. Les techniques d’exposition de la TCC, pratiquées sous la supervision d’un thérapeute, restent des outils éprouvés pour lutter contre cette anxiété. Cependant, la « rejection therapy » pourrait s’intégrer comme complément à un suivi thérapeutique traditionnel.