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Les bioplastiques à base d’amidon, souvent présentés comme une alternative écologique et biodégradable aux plastiques traditionnels, pourraient en réalité présenter des risques sanitaires similaires à ceux des plastiques issus de la pétrochimie. Une étude scientifique récente, publiée dans une revue à comité de lecture, met en lumière des effets toxiques importants associés à une exposition prolongée à ces matériaux.
Une toxicité comparable aux plastiques traditionnels
Les bioplastiques, fabriqués à partir de matières végétales telles que l’amidon de maïs, de riz ou le sucre, sont largement utilisés dans divers produits de consommation courante : vêtements de fast fashion, lingettes humides, pailles, couverts jetables, entre autres. Cependant, cette nouvelle recherche révèle que l’exposition à long terme à ces bioplastiques entraîne des dommages organiques, des perturbations métaboliques, des déséquilibres du microbiote intestinal susceptibles de favoriser des maladies cardiovasculaires, ainsi que des altérations des niveaux de glucose.
Les auteurs de l’étude précisent qu’il s’agit de la première confirmation des effets nocifs d’une exposition prolongée chez la souris, ce qui soulève des inquiétudes quant à la sécurité supposée de ces plastiques biodégradables, notamment en cas d’ingestion accidentelle.
Les risques chimiques des plastiques biodégradables
Le plastique reste un matériau notoirement toxique, pouvant contenir plus de 16 000 substances chimiques, dont beaucoup sont dangereuses pour la santé humaine ou l’environnement. Parmi elles, les phtalates et le bisphénol figurent parmi les substances les plus toxiques, étant associées à des cancers et à des perturbations hormonales.
Alors que les bioplastiques sont souvent présentés comme une alternative sans danger, des études antérieures ont montré qu’ils ne se dégradent pas aussi rapidement que l’industrie le prétend. Par ailleurs, les données sur leur toxicité restent très limitées, malgré leur usage croissant : près de 2,5 millions de tonnes ont été consommées l’année dernière, un volume qui devrait plus que doubler dans les cinq prochaines années selon les estimations du secteur.
Impact sur la santé des animaux et implications environnementales
Comme les plastiques traditionnels, les bioplastiques libèrent des microplastiques, notamment lors du lavage des textiles, qui peuvent contaminer la nourriture et l’eau. Dans l’étude récente, des groupes de souris ont été nourris pendant trois mois avec de la nourriture et de l’eau contenant des niveaux de bioplastiques comparables à ceux rencontrés dans l’environnement. Un groupe témoin n’a pas été exposé.
Les résultats montrent la présence de microlésions au niveau du foie, des ovaires et des intestins, ainsi que des anomalies dans ces mêmes organes, plus marquées à des doses plus élevées. Le bioplastique a également perturbé certaines voies génétiques et déséquilibré le microbiote intestinal, ce qui pourrait influencer les rythmes circadiens des animaux.
Vers une vigilance accrue face aux bioplastiques
Bien que des recherches complémentaires soient nécessaires pour mieux comprendre l’étendue de ces effets, cette étude soulève des questions cruciales sur la sécurité des bioplastiques, qui sont de plus en plus présents dans notre quotidien. Face à ces résultats, certains acteurs du milieu scientifique et associatif recommandent de limiter l’exposition aux plastiques, même biodégradables, dans les objets domestiques tels que la vaisselle ou les vêtements, malgré la difficulté d’éviter totalement ces matériaux dans la vie courante.