Home SantéPourquoi l’arthrose affecte-t-elle plus les femmes que les hommes ?

Pourquoi l’arthrose affecte-t-elle plus les femmes que les hommes ?

by charles

L’arthrose, longtemps perçue comme une simple usure mécanique liée au vieillissement et à des microtraumatismes, est aujourd’hui mieux comprise. Le Pr Marie-Christophe Boissier, rhumatologue et chercheuse, rappelle que « une certaine inflammation de bas grade, souvent sans symptôme, joue un rôle clé dans l’évolution de la maladie ». Cette inflammation peut également induire une réaction auto-immune localisée dans le tissu articulaire. Par ailleurs, il ne s’agit pas uniquement d’une pathologie articulaire, car le système nerveux et le cerveau sont également largement impliqués dans la douleur et la progression de l’arthrose.

Pourquoi l’arthrose touche-t-elle plus les femmes que les hommes ?

Les rhumatismes touchent disproportionnellement plus les femmes, surtout après la ménopause. En effet, elles représentent environ 60 % des cas d’arthrose et jusqu’à 80 % des polyarthrites rhumatoïdes. Cette différence marquée pourrait être liée à des facteurs génétiques. Nathalie Lambert, directrice de recherche à l’Inserm à Marseille, explique notamment que « le chromosome X, qui contient de nombreux gènes impliqués dans l’immunité, est présent en double exemplaire chez les femmes, contrairement aux hommes qui n’en ont qu’un ». Cette particularité génétique pourrait influencer la susceptibilité féminine à ces maladies inflammatoires.

La douleur : un indicateur imparfait de la sévérité de l’arthrose

Il est important de souligner que l’altération du cartilage n’est pas systématiquement synonyme de douleur. En effet, des examens radiologiques peuvent révéler une arthrose avancée chez une personne sans douleur, tandis que d’autres souffrent malgré une usure moindre. Le Pr Serge Perrot, rhumatologue et spécialiste de la douleur à l’hôpital Cochin, précise que « la douleur peut régresser même si la détérioration articulaire se poursuit et que l’épaisseur du cartilage diminue ».

Par conséquent, une fois le diagnostic d’arthrose posé, il n’est généralement pas nécessaire de multiplier les examens d’imagerie. La douleur, expérience subjective, ne nécessite pas toujours de confirmation par radio sauf en présence de signes cliniques nouveaux ou suspects.

Comment est posé le diagnostic d’arthrose ?

Contrairement aux arthrites, qui se manifestent souvent par des douleurs nocturnes au repos, l’arthrose débute généralement par des douleurs à l’effort, qui s’atténuent au repos. Le Pr Jérémie Sellam souligne que « avec la progression de la maladie, des poussées douloureuses aiguës peuvent survenir, y compris la nuit, à des intervalles variables ».

Il convient toutefois de noter que la douleur d’arthrose peut être fluctuante et ne pas correspondre toujours au tableau classique, pouvant être continue et trompeuse, comme l’indique le Pr Serge Perrot.

Les répercussions à long terme de l’arthrose

Le bon alignement du genou est essentiel pour répartir équitablement les contraintes. Le Pr Sellam explique qu’ »un mauvais fonctionnement dans l’axe du genou surcharge une des parties articulaires, accélérant ainsi la dégradation ». Cela concerne notamment les personnes ayant les jambes arquées (genu varum) ou en X (genu valgum).

Par ailleurs, des traumatismes comme les entorses du ligament croisé ou les luxations méniscales modifient la biomécanique de l’articulation. Ces déséquilibres, même survenus des années auparavant, peuvent favoriser l’apparition ultérieure de l’arthrose.

Arthrose Femmes| Arthrose| Santé| Femmes| Rhumatologie| Inflammation

You may also like

Leave a Comment