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Qu’est-ce que l’apnée obstructive du sommeil et ses facteurs de risque
L’apnée obstructive du sommeil (AOS) se caractérise par une altération de l’anatomie des voies respiratoires supérieures pendant le sommeil. Les personnes atteintes ronflent souvent bruyamment, et leur respiration peut s’interrompre ou s’arrêter brièvement au cours de la nuit, avec des réveils brusques et répétés.
En France, environ 30 % des plus de 65 ans seraient concernés. Les hommes présentent un risque environ deux fois plus élevé que les femmes, et la fréquence augmente après la ménopause. Le surpoids et l’obésité figurent parmi les principaux facteurs de risque, car l’infiltration graisseuse autour du pharynx peut favoriser l’obstruction des voies aériennes pendant le sommeil.
Le rétrécissement et l’affaiblissement des muscles des voies aériennes pendant le sommeil contribuent à ces interruptions respiratoires, qui peuvent avoir des répercussions sur la qualité de vie et la santé générale.
Réchauffement climatique et apnée du sommeil : une corrélation inquiétante
Des chercheurs ont analysé les données de 116 200 personnes, issues de 41 pays, recueillies entre janvier 2020 et septembre 2023 à l’aide d’un capteur sous-matelas approuvé par les autorités pour évaluer la gravité de l’apnée du sommeil. Les résultats ont été mis en relation avec les températures ambiantes sur 24 heures.
À l’échelle mondiale, des températures plus élevées (27,3 °C) par rapport à des températures plus basses (6,4 °C) sont associées à une augmentation d’environ 70 % du risque d’apnée du sommeil. La force de ce lien varie selon les pays et est souvent plus marquée en Europe qu’aux États-Unis ou en Australie.
Perspectives futures et scénarios climatiques
Les chercheurs soulignent que le réchauffement climatique aurait déjà amplifié le phénomène de 50 à 100 % depuis l’an 2000. Dans 29 pays, le lien entre la température et la prévalence de l’apnée du sommeil était significatif, et l’augmentation de la prévalence en 2023 a été associée à une perte d’années de vie en bonne santé et à une baisse de productivité au travail.
Selon les scénarios, une hausse des températures de 2 °C ou plus pourrait multiplier la prévalence de l’apnée du sommeil entre 1,5 et 3 fois d’ici 2100. Ces résultats renforcent l’urgence de limiter le réchauffement à 1,5 °C et d’améliorer le dépistage et le diagnostic de l’apnée du sommeil à l’échelle populationnelle.
Comment diagnostiquer et traiter l’apnée du sommeil
Si vous pensez souffrir d’apnée du sommeil, consultez votre médecin. Il évaluera vos facteurs de risque et vos symptômes et pourra vous proposer un questionnaire pour estimer la probabilité d’un trouble du sommeil. Selon le cas, il peut prescrire une polygraphie nocturne à domicile ou vous orienter vers un spécialiste du sommeil.
Examens diagnostiques principaux
Les deux principaux examens sont la polysomnographie, réalisée à l’hôpital et enregistrant l’activité cérébrale, les mouvements oculaires, la tension musculaire, la fréquence cardiaque, le flux respiratoire, la saturation en oxygène et la position du corps, et la polygraphie ventilatoire nocturne, réalisée à domicile et mesurant le flux respiratoire, les mouvements thoraciques et abdominaux, la saturation et la fréquence cardiaque.
Selon le diagnostic, un appareil qui délivre de l’air sous pression via un masque nasal ou naso-buccal peut être prescrit pour maintenir les voies aériennes ouvertes pendant le sommeil. Parallèlement, des ajustements d’hygiène de vie sont utiles, notamment :
- activité physique régulière
- arrêt du tabac
- réduction de l’alcool en soirée
- horaires de sommeil réguliers
- changer de position de sommeil