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Dans un contexte de santé publique préoccupant, Silvio Garattini, président et fondateur de l’Institut de recherches pharmacologiques Mario Negri, propose des solutions pour améliorer le financement du système de santé en Italie. Dans une interview accordée à La Stampa, il critique le manque de fonds alloués à la santé et suggère des mesures audacieuses pour remédier à cette situation.
Revoir les dépenses en santé
Garattini souligne que les financements prévus par la Manovra pour la santé sont insuffisants. Selon lui, il serait facile de trouver des ressources en révisant le **prontuario terapeutico**, qui n’a pas été mis à jour depuis trente ans. Il déclare : « Nous payons beaucoup d’argent pour des médicaments inutiles ou en excès, alors que nous devrions sélectionner les plus efficaces. » Il questionne notamment la nécessité d’avoir autant de médicaments anti-diabétiques, suggérant que des choix plus judicieux pourraient réduire leur nombre.
Doubler le prix des cigarettes et de l’alcool
Garattini avance l’idée de doubler le prix des cigarettes et de l’alcool afin de générer des milliards d’euros pour le système de santé. Avec environ 12 millions de fumeurs en Italie, les coûts engendrés par les maladies liées au tabac sont considérables. « Cela fait vingt ans que nous le demandons. L’alcool est également un facteur cancérigène préoccupant », précise-t-il, en insistant sur le fait qu’il est incompréhensible que des festivals de vin existent alors que ceux des cigarettes ne le sont pas.
Critique du système de santé actuel
Garattini déplore que le gouvernement ne prenne pas les mesures nécessaires pour améliorer la situation. Il observe que tous les gouvernements précédents ont perçu la santé comme une dépense plutôt qu’un investissement. Il rappelle que le personnel de santé en Italie, notamment les médecins et les infirmiers, est mal rémunéré par rapport à d’autres pays européens, ce qui pousse de nombreux professionnels vers le secteur privé ou à l’étranger.
Inégalités et listes d’attente
Les inégalités dans l’accès aux soins sont accentuées, car ceux qui peuvent se le permettre ont un accès rapide aux soins en se tournant vers des services privés. Garattini affirme que cela constitue une injustice inacceptable. Pour réduire les listes d’attente, il préconise de renforcer les services de santé communautaires, où plusieurs médecins pourraient travailler ensemble, diminuant ainsi les délais d’attente.
Promouvoir la prévention
Il insiste également sur l’importance de la prévention en matière de santé. En s’attaquant à des facteurs tels que le tabagisme, l’alcool, la drogue, l’activité physique et l’obésité, il est possible d’accroître l’efficacité du système de santé et de réduire les coûts. Garattini conclut en affirmant que ces mesures pourraient également permettre de dégager des ressources financières pour le secteur de la santé.