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Le stress peut jouer un rôle important dans l’apparition des crises d’urticaire. Des plaques rouges qui démangent apparaissent parfois sans prévenir et reviennent à tout moment de la journée, gâchant le quotidien. Cet article reprend les éléments clés du lien entre stress et urticaire, et propose des pistes pour mieux comprendre et gérer cette maladie.
Rappel : qu’est-ce que l’urticaire ?
L’urticaire est une dermatose fréquente, souvent facile à reconnaître. Elle se manifeste par des plaques rouges ou rosées en relief qui démangent intensément et peuvent apparaître n’importe où sur le corps. Ces lésions, ressemblant à des piqûres d’ortie, peuvent bouger: une plaque peut surgir sur le dos de la main le matin et disparaître quelques heures plus tard, pour réapparaître ailleurs peu après.
On distingue deux formes principales. L’urticaire aiguë dure quelques heures à quelques semaines et peut être déclenchée par une réaction allergique (aliment, médicament, etc.) ou accompagner une infection virale, notamment chez l’enfant. À l’inverse, l’urticaire chronique ne dure pas moins de six semaines et n’est quasiment jamais allergique, avec des crises qui se répètent sans cause évidente dans la plupart des cas.
Dans cette dernière catégorie, on parle d’urticaire chronique spontanée lorsque l’on ne peut pas identifier le déclencheur de chaque poussée. La piste émotionnelle doit alors être explorée, sans forcément se limiter à une dimension traditionnelle du stress.
Le stress peut-il vraiment provoquer une crise d’urticaire ?
Le stress, qu’il soit émotionnel, physique ou social, peut influencer le fonctionnement du système immunitaire. Lorsque le corps réagit au stress, des hormones se libèrent et peuvent favoriser la libération d’histamine, la substance à l’origine des démangeaisons et des rougeurs typiques de l’urticaire.
Cette interaction ne signifie pas que tout le monde développe une urticaire sous l’effet du stress. Cependant, chez les personnes prédisposées, ce cocktail hormonal peut agir comme un déclencheur ou un amplificateur des symptômes.
Un cercle vicieux difficile à briser
L’urticaire elle-même devient une source de stress importante. Vivre avec des plaques qui apparaissent de manière imprévisible et démangent au point de gêner le sommeil, le travail ou la vie sociale peut engendrer un sentiment de honte et de culpabilité. Le manque de reconnaissance de la maladie peut aussi fragiliser psychologiquement les patients.
Ce cycle peut conduire à une perte de confiance en soi, de l’irritabilité et de l’isolement, renforçant la peur de chaque poussée et potentiellement aggravant les crises.
Quels sont les autres déclencheurs de l’urticaire ?
La majorité des urticaires aiguës ne sont pas allergiques. L’urticaire chronique spontanée est fréquente et peut être influencée par le stress sans qu’un élément déclencheur clair soit identifié. En parallèle du stress, plusieurs facteurs peuvent aggraver ou déclencher les poussées.
- Infections virales, même bénignes (comme un rhume).
- Certains médicaments (aspirine, anti-inflammatoires, antibiotiques, etc.).
- Chaleur, froid ou transpiration.
- Pression ou frottements sur la peau (urticaire physique).
- Variations hormonales.
- Alcool et certains aliments (épices, fruits de mer, fruits exotiques, etc.).
Certaines urticaires liées à l’effort physique peuvent aussi être déclenchées par un stress intense, qui agit comme un véritable effort pour l’organisme.
Symptômes et diagnostic : comment reconnaître l’urticaire liée au stress ?
Quelle que soit l’origine, l’urticaire se manifeste par des plaques rouges ou rosées, de formes et tailles variées, accompagnées de démangeaisons intenses et d’une sensation de chaleur ou de brûlure. Les lésions apparaissent soudainement et disparaissent en moins de 24 heures, sans laisser de trace, et peuvent parfois s’accompagner d’un gonflement localisé du visage, des paupières ou des lèvres.
Dans le cadre d’une urticaire influencée par le stress, certains signes contextuels ou émotionnels peuvent être observés. Les crises surviennent plus volontiers lors de périodes de tension mentale, de fatigue ou de perturbations du sommeil.
D’autres symptômes liés au stress, tels qu’irritabilité, troubles du sommeil, boule dans la gorge ou dans l’estomac, fatigue persistante et tensions musculaires, peuvent accompagner les poussées.
Si les déclencheurs restent flous, on parle d’urticaire spontanée. Aménager un suivi permet parfois d’identifier une corrélation entre émotions et symptômes et d’optimiser le traitement.
Amélioration des symptômes lorsque le corps est détendu, par exemple pendant les vacances ou après une bonne nuit de sommeil, peut indiquer que le système nerveux participe à la réaction cutanée.
Une approche pratique consiste à tenir un journal des poussées pour repérer des liens entre émotions, alimentation, sommeil et médicaments.
Traitements : comment soulager et soigner l’urticaire aggravée par le stress ?
La prise en charge doit être globale lorsque le stress joue un rôle dans les crises. Agir sur les symptômes cutanés et sur le stress au quotidien peut aider à briser le cercle vicieux et améliorer les poussées.
Le traitement symptomatique repose sur des antihistaminiques oraux en première intention. Ils bloquent l’histamine, principale responsable des démangeaisons et des rougeurs. Dans les formes chroniques, la posologie peut être ajustée et une prise quotidienne peut être nécessaire pour réduire la fréquence et l’intensité des poussées.
À noter : la cortisone n’a pas sa place dans le traitement de l’urticaire chronique, sauf en cure très courte et exceptionnelle pour des poussées sévères, et jamais comme traitement de fond.
La gestion du stress est essentielle. Différentes approches peuvent aider à apaiser le mental et à limiter les poussées :
- Techniques de relaxation (méditation, sophrologie, respiration abdominale, cohérence cardiaque).
- Activité physique régulière, même modérée, pour favoriser les endorphines et réduire le cortisol.
- Thérapies cognitivo-comportementales (TCC) pour comprendre et modifier les schémas de pensée face au stress.
- Discipline associant mouvement, respiration et concentration comme le yoga, le tai-chi ou le qi gong.
- Hypnothérapie comme soutien pour relâcher les tensions et mieux vivre avec les symptômes.
Un accompagnement médical et psychologique est recommandé pour progresser. Un suivi dermatologique permet d’établir un diagnostic précis et un traitement adapté, tandis qu’un suivi psychologique aide à comprendre et gérer les sources de stress ou d’anxiété susceptibles d’influencer les poussées.
Comme le rappelle la Dre Aurélie Du Thanh, certains patients voient une amélioration significative en entamant un suivi psychologique ou une thérapie corporelle. Le mental joue un rôle déterminant dans de nombreuses maladies de la peau, même s’il n’en est pas la seule cause.
En résumé, l’urticaire chronique touche des personnes prédisposées génétiquement qui subissent le stress tout au long de la maladie: l’urticaire peut aggraver le stress et le stress accentue l’urticaire. En brisant ce cercle et en recherchant de l’aide, il est possible de mieux vivre avec cette condition.