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Substance dangereuse multipliant le risque de cancer du poumon

par charles

Substance dangereuse multipliant le risque de cancer du poumon

La chicha, souvent perçue comme une alternative plus ‘légère’ aux cigarettes, est en réalité une source significative de risques pour la santé. Composée principalement de nicotine, de charbon et de tabac, cette substance est au centre d’une attention particulière dans le monde médical. Récemment, une étude menée au Vietnam, publiée dans la revue _JAMA Oncology_, a mis en lumière les dangers encourus par les amateurs de chicha, révélant une augmentation alarmante du risque de différents cancers, en particulier le cancer du poumon, mais aussi ceux du nasopharynx, de l’estomac et du foie.

Une étude révélatrice sur les dangers de la chicha

Les chercheurs de l’Université de médecine de Hanoi ont suivi pendant dix ans plus de 39 000 personnes afin d’analyser les effets de la consommation de chicha par rapport à celle des cigarettes. Les résultats sont frappants : les utilisateurs de chicha avaient deux fois plus de risques de mourir d’un cancer par rapport aux non-fumeurs. Ce chiffre s’avère être supérieur à celui des fumeurs de cigarettes.

Plusieurs facteurs soutiennent cette affirmation :

  • Risque accru de cancer : Le risque de cancer du poumon chez les fumeurs de chicha était plus que triplé, tandis que le risque de cancer de l’estomac était quadriplé.
  • Durée d’exposition prolongée : Une seule séance de chicha, qui dure en moyenne 40 minutes, délivre une dose de nicotine équivalente à celle de plus d’un paquet de cigarettes.
  • Produits toxiques inhalés : Lors d’une fumée de chicha, des substances cancérigènes, tels que les hydrocarbures polycycliques aromatiques, sont inhalées, augmentant significativement les risques pour les consommateurs.

Comparaison avec la cigarette

Une étude américaine de 2016 avait déjà souligné que les fumeurs de chicha inhalent une quantité de fumée remarquablement plus élevée que les fumeurs de cigarettes. Dans cette recherche, il a été prouvé qu’un fumeur de chicha inhalait :

  • 125 fois plus de fumée
  • 25 fois plus de goudron
  • 2,5 fois plus de nicotine
  • 10 fois plus de monoxyde de carbone

Cela soulève des inquiétudes importantes, surtout lorsque l’on sait que les effets néfastes de la chicha ne se limitent pas uniquement aux dangers associés au cancer. En effet, en 2018, des études suggéraient que la consommation de chicha pouvait avoir des conséquences à la fois immédiates et à long terme sur la santé cardiovasculaire, similaires à celles provoquées par le tabagisme traditionnel.

Les conséquences sur la santé cardiovasculaire

Les risques cardiovasculaires liés à la consommation de chicha sont tout aussi alarmants. Selon une recherche de la Brighton and Sussex Medical School, les fumeurs de chicha présentaient également deux fois plus de risques de développer :

  • Un diabète de type 2
  • Un syndrome métabolique
  • Dyslipidémie, un déséquilibre du taux de lipides dans le sang, incluant un excès de cholestérol et de triglycérides.

Ces complications mettent en évidence l’impact profond que peut avoir l’usage de chicha sur la santé générale, bien au-delà des cancers.

La législation autour de la chicha dans le monde

Le combat contre l’usage de la chicha s’intensifie à travers le monde. Dans de nombreux pays, des mesures strictes ont été mises en place pour en limiter l’utilisation :

  • Interdictions : Plusieurs nations, notamment en Afrique telles que le Bénin, le Mali, le Cameroun, le Togo ou le Sénégal, ont interdit la commercialisation et la consommation de chicha.
  • Sanctions sévères : Au Qatar, les fumeurs de chicha peuvent faire face à des peines de prison de six mois et à des amendes atteignant 10 000 QR (environ 2 800 €).
  • Réglementations en France : Depuis 2006, la France limite strictement l’usage de la chicha dans les lieux publics, autorisant uniquement des espaces de fumeurs spécifiquement aménagés.

Cette tendance vers une réglementation stricte indique une prise de conscience croissante des dangers liés à la consommation de chicha.

Sensibilisation et appel à l’action

Face à ces découvertes inquiétantes, les chercheurs exhortent les autorités sanitaires vietnamiennes à renforcer les actions de prévention. Parmi les mesures proposées se trouvent :

  • Interdire l’usage de la chicha dans les lieux publics.
  • Avertir le grand public des dangers liés à cette consommation.
  • Mettre en place des taxes similaires à celles existant déjà pour le tabagisme traditionnel.

Cette sensibilisation est cruciale pour protéger la santé publique et réduire l’incidence de ces maladies graves. Des campagnes d’éducation, notamment dans les universités et les établissements scolaires, pourraient jouer un rôle clé dans la modification des comportements de consommation.

En somme, des enjeux de santé publique majeurs

La montée en puissance des recherches mettant en lumière les dangers de la chicha permet de mieux comprendre son impact sur la santé. En tant que société, il est impératif d’adopter une approche proactive face à cette substance, en favorisant une meilleure éducation et des politiques stratégiques. La lutte contre le tabac et ses dérivés, y compris la chicha, doit être une priorité afin de réduire les risques de cancers et d’autres maladies graves. L’enjeu est de taille, car chaque action entreprise peut avoir un impact significatif sur la vie de millions de personnes.

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