Une Canadienne de 47 ans a prononcé son premier mot après 18 ans de silence. Victime d’un accident vasculaire cérébral (AVC) à l’âge de 30 ans, elle est devenue tétraplégique et a perdu la parole. Grâce aux avancées scientifiques, une équipe de chercheurs des universités de Berkeley et San Francisco a réussi à lui redonner la capacité de s’exprimer à travers un implant cérébral innovant.
Un implant cérébral pour traduire les pensées en paroles
Les chercheurs ont développé un appareil capable de convertir en temps réel les pensées en paroles. Selon Gopala Anumanchipalli, co-auteur de l’étude publiée dans Nature Neuroscience, « cela convertit son intention de parler en phrases fluides ».
Le dispositif enregistre l’activité cérébrale grâce à des électrodes pendant que la patiente imagine prononcer des phrases sans émettre de son. Un synthétiseur vocal, construit à partir de la voix enregistrée de la patiente avant son AVC, reproduit ensuite les sons correspondants. Un modèle d’intelligence artificielle traduit l’activité neuronale en unités sonores, permettant de « recréer » la parole.
Le fonctionnement de cet implant est similaire aux systèmes de transcription en temps réel utilisés pour des réunions ou des appels téléphoniques. La patiente lit mentalement des phrases affichées à l’écran, qui sont aussitôt converties avec sa voix. Le vocabulaire pris en charge par ce modèle est actuellement limité à 1 024 mots.
Une avancée majeure pour améliorer la qualité de vie
Pour garantir une retranscription fluide et immédiate, chaque fragment de parole d’environ 80 millisecondes — à peine une demi-syllabe — est envoyé à l’enregistreur sans attendre la fin de la phrase. Cette méthode marque un progrès significatif par rapport à une interface cerveau-ordinateur précédente, qui imposait un délai d’environ huit secondes entre la pensée et la vocalisation synthétisée.
L’ancienne enseignante espère désormais pouvoir reprendre une vie active, notamment en se lançant dans une carrière de conseillère d’orientation universitaire. Gopala Anumanchipalli souligne que, bien que l’objectif soit encore lointain, cette étape ouvre la voie à une amélioration considérable de la qualité de vie pour les personnes victimes de paralysie vocale.