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Géorgie avance sa loi sur les agents étrangers malgré 20 000 manifestants
Le parlement géorgien a fait avancer en première lecture un projet de loi controversé sur « l’influence étrangère », alors que des milliers de personnes ont rejoint un troisième jour de manifestations anti-gouvernementales.
Le projet de loi, présenté pour la première fois début 2023 et retiré après une vive opposition publique, exige que les médias et les groupes de la société civile se déclarent sous « influence étrangère » s’ils reçoivent plus de 20 % de leurs financements de l’étranger.
Les critiques et les manifestations
Les détracteurs affirment que le projet de loi ressemble à une loi répressive russe sur les « agents étrangers » utilisée contre les médias indépendants et les groupes en désaccord avec le Kremlin, et qu’il compromettra les aspirations de Tbilissi à des liens plus étroits avec l’Union européenne et, finalement, à une adhésion.
Lors d’un vote boycotté par l’opposition au parlement de 150 sièges, 83 politiciens du parti au pouvoir Rêve géorgien ont soutenu le projet de loi.
Environ 20 000 personnes ont bloqué la circulation devant le bâtiment du parlement dans la capitale, Tbilissi, pour manifester leur opposition à la mesure.
Réactions et avertissements internationaux
L’Union européenne a qualifié l’avancement du projet de loi de « développement très inquiétant » et a averti que « l’adoption finale de cette législation aurait un impact négatif sur la progression de la Géorgie sur sa voie européenne ».
Washington a également exprimé des inquiétudes quant au fait que la loi pourrait « éloigner la Géorgie de sa voie européenne ». Amnesty International a exhorté les autorités géorgiennes à « cesser immédiatement leurs efforts incessants pour imposer une législation répressive à la société civile dynamique du pays ».
Conséquences et réactions
Le parti Rêve géorgien a réintroduit le projet de loi au parlement plus tôt ce mois-ci, en vue des élections législatives d’octobre. Pour devenir loi, le projet de loi doit passer en deuxième et troisième lectures au parlement et obtenir le soutien du président.
Cependant, la majorité écrasante de Rêve géorgien au parlement lui permettrait de passer ces étapes supplémentaires et de rejeter un éventuel veto présidentiel.