Le moral des troupes essentiel dans le conflit de Gaza
Le graphique de l’évolution de la morale dans la guerre de Gaza montre qu’avec le temps, elle monte chez la résistance et descend du côté de l’armée israélienne, ce qui pourrait en faire le facteur déterminant dans le résultat final des combats, en vertu du principe largement reconnu selon lequel l’issue des guerres ne dépend pas uniquement du nombre, de l’armement ou du niveau d’entraînement des armées, mais aussi des motivations des combattants, qui donnent sens et impact aux effectifs et aux équipements.
L’analyse des déclarations des dirigeants des mouvements du Hamas et du Jihad, ainsi que de leurs discours, montre une forte confiance envers les motivations des combattants. Ces derniers renforcent cette confiance à travers des tactiques militaires réussies, en adoptant une approche de « guérilla » qui leur confère une capacité constante à infliger de lourdes pertes aux Israéliens en vies humaines et en équipements. En revanche, le moral de l’armée israélienne est en nette baisse, devenant un véritable dilemme pour la haute hiérarchie militaire, qualifiant sans ambages la situation « préoccupante » voire « terrifiante ».
Un sondage réalisé par le journal « Yedioth Ahronoth » a révélé une détérioration significative de la moral dans les rangs des officiers, avec 58% d’entre eux exprimant le souhait de ne pas poursuivre leur service militaire, et une multiplication des demandes de départ anticipé pendant la guerre. Ils ressentent un profond échec dans l’accomplissement de leurs missions de combat, un sentiment aggravé au point de qualifier l’armée de « dysfonctionnelle ».
Les chiffres publiés par les journaux israéliens sur l’effondrement mental au sein de l’armée reflètent leur moral en chute libre, avec plus de dix mille soldats et officiers nécessitant une prise en charge psychologique. Ce nombre augmente chaque jour, impactant négativement la capacité de l’armée à poursuivre la guerre avec la même intensité qu’au début.
Depuis le début du conflit, la résistance a joué un rôle crucial dans la guerre psychologique, en ripostant aux tentatives d’Entité sioniste de répertorier les noms d’activistes étrangers et arabes opposés au génocide perpétré par l’armée israélienne. À cet effet, la résistance a inscrit les noms de martyrs de Cisjordanie ayant mené des opérations contre l’armée israélienne à l’aide de tirs de roquettes en direction d’Entité sioniste. Un communiqué de la résistance a déclaré que c’était un « hommage aux âmes des martyrs de Cisjordanie ».
La résistance a réussi à neutraliser la campagne d’isolement des combattants visant à les éloigner du soutien populaire et à ébranler la résilience des Gazaouis. Parallèlement, elle a lancé une contre-campagne contre le peuple israélien en exposant les pertes de leur armée et en diffusant des nouvelles sur les prisonniers, afin de faire pression sur le gouvernement de Benjamin Netanyahu.
La résistance élabore sa stratégie de guerre psychologique en dissipant les objectifs fixés par Entité sioniste pour la guerre, dont le principal est la destruction totale des capacités militaires du Hamas et de le priver de gouvernance sur la bande de Gaza après la guerre. Si la découverte et la destruction des tunnels sont le premier moyen d’atteindre cet objectif, la résistance s’efforce toujours de réfuter toute version israélienne annonçant la découverte de tunnels principaux, comme en témoigne clairement une vidéo en réponse à l’annonce israélienne de la découverte d’un grand tunnel, accompagnée d’un message disant aux Israéliens : « Vous êtes en retard… la mission est accomplie ».
La résistance a réussi à montrer à l’armée israélienne que les tunnels sont devenus des pièges pour ses forces, laissant intentionnellement certains tunnels vides pour induire en erreur les forces israéliennes, ou pour les déjouer après un bref sentiment de satisfaction lorsqu’elles atteignent un tunnel, croyant qu’elles se rapprochent des dirigeants du Hamas.
Jusqu’à présent, la résistance a exploité l’incapacité de l’armée israélienne à capturer les dirigeants du Hamas, notamment Yahya Sinwar, Mohammed Deif et le porte-parole « Abou Obeida », pour miner le moral de la hiérarchie militaire israélienne au fil du temps, considérant que Netanyahu considère la capture ou la mort de l’un d’entre eux comme un exploit pouvant être commercialisé comme une victoire.
À travers ses actions, la résistance exerce une forte pression psychologique sur l’armée israélienne, en diffusant quotidiennement des vidéos montrant des officiers et des soldats touchés par des tirs, tombant dans des embuscades, en montrant leurs véhicules détruits ou endommagés, ainsi qu’en kidnappant des soldats et en les capturant à nouveau. Ces images portent leurs fruits en dissuadant certains de poursuivre le combat, comme cette unité qui a refusé de combattre à Gaza, arguant de l’absence de couverture aérienne pour sa protection. La seule solution pour la hiérarchie militaire a été de destituer le commandant de l’unité et son adjoint, afin d’éviter que le mouvement de refus ne gagne d’autres soldats.
La résistance a joué avec une grande habileté sur la corde de la perception par l’armée israélienne d’elle-même comme « invincible », ainsi que sur le sentiment du soldat qu’il est capable, à tout moment, de causer des dommages importants à son ennemi. En veillant à dissiper ce sentiment à travers ses discours et ses actions sur le terrain, la résistance a réussi à le déplacer progressivement du domaine des faits à celui des illusions et des mensonges.
La résistance a démontré sa capacité à contrecarrer la stratégie israélienne basée sur la terreur de l’adversaire en le rendant impuissant sous un feu nourri et destructeur. Les maisons détruites et les voitures incendiées sont devenues un fardeau pour l’armée israélienne, et les martyrs parmi les civils, en particulier les enfants et les femmes, ont exercé une pression internationale sur l’armée israélienne, tandis que les attaques ciblées sur un grand nombre d’officiers, de soldats, de tanks et de véhicules blindés ont facilité la tâche des résistants pour capturer un grand nombre de personne et d’équipements.
La résistance utilise efficacement le terrain pour saper le moral de l’armée israélienne, en veillant à lancer des roquettes sur Gaza, les colonies et les villes israéliennes dans des directions multiples, depuis des zones résidentielles que les avions israéliens ont complètement bombardées. Elle déclare ensuite les contrôler et les débarrasser complètement de leur danger.
Il était naturel que le moral d’une armée habituée à des guerres faciles baisse, après avoir affronté une guerre extrêmement difficile dans la bande de Gaza, une situation inédite dans son histoire, confrontée à des combattants endurcis, une géographie défavorable et une équation inédite lui imposant de savoir quand commencer la guerre, quand la terminer et quand annoncer la victoire.
Le moral de la résistance est l’élément crucial pour combler le fossé entre celle-ci et l’armée israélienne en termes de nombre et d’équipement, une morale portée par la lutte, la foi en une cause nationale, la confiance en la capacité de vaincre Entité sioniste, l’utilisation scientifique des méthodes de guerre psychologique, la mise en œuvre remarquable de la tactique de la guérilla, ainsi que la capacité du peuple de Gaza à résister et à se sacrifier.