Messages de résistance aux habitants de Khan Younis
Les habitants de la région de Bani Suheila à Khan Younis sont retournés chez eux après le retrait de l’armée israélienne. Les images du retour des résidents et des déplacés, malgré les destructions causées par l’occupation, témoignent de l’attachement indéfectible des Gazaouis à leur terre, malgré les tragédies engendrées par la guerre israélienne.
Cependant, ce qui a le plus attiré l’attention sur les réseaux sociaux ce sont deux messages laissés par la résistance palestinienne à Gaza pour les propriétaires de maisons.
« Nous sommes votre soutien, et vous êtes notre honneur, notre dignité et notre fierté. De cœur à cœur, avec tout notre amour… Que Dieu vous protège, vous affermit et vous donne la victoire sur votre ennemi. »
Le premier message, largement diffusé, provenait des Kataëb al-Qassam, la branche militaire du Hamas. Elle a été rédigée par un combattant qui avoue : « Pardonnez-nous, nous avons mangé sept dattes et quelques douceurs, et nous avons bu de l’eau. »
Le second message, également viral, provenait des Saraiya al-Quds, la branche militaire du Jihad islamique, déclaration qui exprimait : « Que vous soyez bénis, habitants de cette maison, vous êtes notre soutien populaire. Excusez-nous d’avoir utilisé les ressources de votre foyer pour les combattants. »
Ces messages ont été largement commentés sur Twitter. Un internaute a observé que le combattant al-Qassam avait apparemment modifié le nombre de dattes qu’il avait mangées « pour exprimer son intégrité et son engagement envers ce peuple » et a souligné que « celui qui ne renonce pas à vos droits dans trois ou quatre dattes ne renoncera certainement pas à vos droits à Jérusalem ».
« Je m’imagine le moment où ils comptaient ce qu’ils avaient mangé : « Combien avons-nous mangé ? Trois dattes. » « D’accord, trois… Mais attendez, j’ai mangé quatre. » « Pourquoi ne pas simplement effacer cela et écrire sept ? » Si ce n’est pas un moment qui montre la générosité et la tranquillité des combattants dans leur guerre, je ne sais pas ce que cela peut être. »
Un autre utilisateur a commenté : « Quand j’ai lu le message laissé par le meilleur des créatures, ‘Pardonnez-nous, nous avons mangé des dattes et bu de l’eau’, c’est nous qui devrions nous excuser pour notre faiblesse. Que notre terre soit foulée au pied de nos pieds, et nous dirons que nous vous soutiendrons. »
Un autre blogueur a écrit : « C’est la provision du combattant qui défie l’occupation et l’arrogance du monde qui l’entoure, sept dattes, pour lui donner la force de vaincre l’arrogance, pour la transformer en ferraille pour ceux qui se souviennent. »
Maintenant, Khan Younis se réveille avec ce tableau poignant, celui du retour des déplacés dans les débris de leurs maisons détruites. Ce lien entre ce peuple et sa terre est indéfectible.
Impacts du conflit local sur la population
Les internautes ont également noté la rapidité avec laquelle les gens s’adaptent aux conditions de vie difficiles et retournent dans leurs maisons détruites, revendiquant leur droit d’y rester. Le journaliste Hassan Asleh a partagé une vidéo montrant le retour des vendeurs dans la région de Bani Suheila, annotant que c’est « un peuple enraciné qui s’accroche à sa terre et cherche à vivre ».
« L’adaptation à la mort à Gaza est incroyable. Dès que les machines de mort se retirent d’une zone, les habitants reviennent en quelques heures, même les marchés de légumes réapparaissent. Que Dieu leur accorde encore plus de patience jusqu’à ce qu’ils obtiennent la victoire. »
Pour certains activistes, les Gazaouis souhaitent vivre, même au milieu de la douleur ou de l’adversité, et ont commencé à s’adapter à cet environnement infernal causé par l’agression israélienne qui dure depuis dix mois.
Des vidéos récentes montrent des scènes de destruction dans le cimetière principal de Bani Suheila, témoignant du saccage causé par les forces d’occupation israéliennes. Ce mardi, les équipes de défense civile à Gaza ont récupéré les corps de 42 Palestiniens dans les zones est de la province de Khan Younis, après le retrait des troupes d’occupation qui avaient mené une invasion terrestre pendant plus d’une semaine.