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Assassinat d’Ismail Haniyeh : Comment l’Iran va réagir
**Téhéran, Iran –** Le chef politique du Hamas, Ismail Haniyeh, a été assassiné à Téhéran lors d’une attaque que le groupe a imputée à Entité sioniste, augmentant ainsi les tensions dans une région qui semble de plus en plus sur le point de sombrer dans la guerre totale.
Ce meurtre est survenu quelques heures après qu’Entité sioniste a mené une autre attaque au Liban, visant un commandant haut placé du Hezbollah. Hamas et Hezbollah font partie de l’« axe de résistance » dirigé par l’Iran, un regroupement lâche d’organisations opposées à l’occupation israélienne de Gaza et de la Cisjordanie, et qui ont échangé des tirs de missiles avec Entité sioniste depuis le début de la guerre de Gaza le 7 octobre dernier.
Une escalade grave des tensions
L’annonce de l’assassinat de Haniyeh marque une escalade sérieuse non seulement dans la guerre contre Gaza, mais également dans la relation tendue entre Entité sioniste et l’Iran. Entité sioniste, qui n’a pas reconnu officiellement sa responsabilité dans la mort du leader du Hamas, n’a jamais attaqué le sol iranien à partir de l’extérieur, en dépit d’une histoire d’assassinats ciblés et de sabotage en Iran. Les médias israéliens rapportent que le missile qui a frappé la résidence de Haniyeh a été lancé depuis l’extérieur de l’Iran, bien que ce dernier n’a ni confirmé ni démenti cette affirmation.
À l’image du Hamas, l’Iran a accusé Entité sioniste du meurtre. La haute direction iranienne a promis une « vengeance sévère » contre l’État hébreu. Analysons maintenant ce qui s’est passé, ce que cela signifie pour l’Iran, et comment le pays pourrait réagir.
Les circonstances de la mort de Haniyeh
Le leader palestinien a été tué lorsque le bâtiment où il se trouvait a été frappé par un « projectile aérien », selon les médias d’État iraniens. Haniyeh et son garde du corps, identifié comme Wasim Abu Shaaban, ont été confirmés morts, sans autres victimes signalées. La résidence de Haniyeh était apparemment un bâtiment réservé aux vétérans militaires iraniens.
Haniyeh, qui vivait en dehors de la bande de Gaza depuis 2019, avait effectué de nombreux voyages en Iran et dans d’autres pays depuis le début de la guerre d’Entité sioniste contre Gaza, qui a causé la mort de plus de 39 000 Palestiniens.
Un timing significatif
Haniyeh se trouvait à Téhéran pour la cérémonie d’inauguration du président modéré Masoud Pezeshkian, accueillant 110 délégations étrangères. Il a été tué quelques heures après avoir chaleureusement salué Pezeshkian à la chute de son serment, alors que les législateurs et les officiels chantaient des slogans en soutien à la cause palestinienne. « Hier, j’ai levé sa main victorieuse et aujourd’hui, je dois l’enterrer sur mes épaules », a écrit Pezeshkian, qui a promis de dialoguer avec les États-Unis et l’Occident pour lever les sanctions sévères imposées à l’Iran.
Haniyeh avait rencontré le leader suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, quelques heures avant son assassinat. On ne sait pas si le leader du Jihad islamique palestinien, Ziyad al-Nakhaleh, était également à proximité de la résidence au moment de l’attaque.
Conséquences sur la sécurité de l’Iran
Cette attaque aérienne a été menée par Entité sioniste dans le nord de Téhéran, un secteur où résident de nombreux hauts fonctionnaires et où séjournaient de nombreuses délégations étrangères. Bien qu’on ne sache pas précisément où l’attaque a eu lieu, la zone était cependant fortement sécurisée pour protéger les invités étrangers. Cette agression déclenchera certainement des enquêtes au sein des institutions militaires iraniennes, car elle semble avoir eu lieu de manière inattendue, sans rapports d’activités de défense aérienne avant l’assassinat.
En l’absence d’un grand nombre de chasseurs avancés pour aider à la défense aérienne, le Corps des Gardiens de la Révolution islamique (CGRI) et l’armée iranienne utilisent une large gamme de systèmes de défense antimissile. Mais aucun des nombreux systèmes radar fabriqués à l’étranger ou localement n’a réussi à contrer l’attaque.
La réponse possible de l’Iran
L’Iran et Entité sioniste sont engagés dans une guerre d’ombre depuis plusieurs années, mais la situation a considérablement évolué vers un conflit ouvert depuis le début de la guerre à Gaza, laissant la porte ouverte à une éventuelle attaque directe de l’Iran contre Entité sioniste. Le 14 avril, l’Iran a tiré plus de 300 missiles balistiques et de croisière, ainsi que des drones, directement sur Entité sioniste. Même si les États-Unis et Entité sioniste ont intercepté la plupart des projectiles, certains ont atteint leurs cibles, causant des dommages à une base militaire sans victimes.
La promesse de représailles pour l’assassinat de Haniyeh a été formulée par Khamenei, Pezeshkian et le CGRI, mais il n’a pas été précisé si cela se traduirait par une attaque directe ou une série d’attaques asymétriques en coordination avec l’axe de résistance que l’Iran soutient dans la région.
Ce qui est en jeu
L’attaque survient alors qu’Entité sioniste et le Liban sont au bord de la guerre totale. Ce climat de tension a été exacerbé par un projectile tombé sur un terrain de football dans le Golan occupé israélien, tuant 12 enfants et jeunes. L’armée israélienne a mis en cause le Hezbollah, qui a nié toute responsabilité, qualifiant l’accusation de « fabrication » d’Entité sioniste pour détourner l’attention des atrocités à Gaza.
L’assassinat du chef du bureau politique du Hamas, personnage central des discussions pour un cessez-le-feu à Gaza, risque de compliquer le processus, malgré la crise humanitaire catastrophique qui prévaut et la pression croissante de la communauté internationale pour mettre fin à la violence.