Table of Contents
Destruction des maisons et déplacement des habitants en Cisjordanie
Depuis le début des hostilités israéliennes dans la bande de Gaza le 7 octobre 2023, l’armée israélienne a intensifié ses opérations de destruction des infrastructures palestiniennes en Cisjordanie, y compris des maisons. Cela a entraîné le déplacement de milliers de Palestiniens, notamment dans la zone « C », sous contrôle israélien.
Catégories de démolition des maisons
Les opérations de destruction des maisons se classifient en trois catégories principales :
- Absence de permis nécessaires délivrés par les autorités occupantes, ce qui est quasiment impossible à obtenir.
- Démolition punitive de maisons appartenant à des Palestiniens ayant mené des opérations.
- Démolition collective mettant à sac les lieux, surtout lors des incursions, notamment dans les provinces de Jénine et Tulkarem.
Destruction des maisons palestiniennes et déplacements par l’occupation en Cisjordanie.
Chiffres révélateurs
Entre le 7 octobre 2023 et le 12 août 2024, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies a rapporté que les autorités d’occupation ont détruit environ 1380 infrastructures palestiniennes, ou ont contraint les propriétaires à les démolir à travers toute la Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est.
Ces opérations de démolition ont causé le déplacement de 3100 Palestiniens, dont 1375 enfants. Il s’agit d’une augmentation significative par rapport à la même période l’année précédente, où 1252 Palestiniens avaient été déplacés, incluant 579 enfants, selon le rapport de l’ONU.
De ce nombre, plus de la moitié (1208 personnes) ont été déplacées durant les opérations militaires, principalement à Jénine, Tulkarem et dans les camps environnants. Environ 42 % (1001 personnes) ont été déplacées en raison du manque de permis de construction, et 7 % (159 personnes) à cause de démolitions punitives.
Démolitions spécifiques et impact
Les démolitions postérieures au 7 octobre ont concerné environ 500 structures habitées, 100 bâtiments non occupés et plus de 300 installations agricoles. Plus de 100 installations liées à l’eau, à l’assainissement et à l’hygiène ont également été touchées, tout comme 200 structures utilisées pour les moyens de subsistance et près de 100 autres infrastructures.
A Jénine et Tulkarem, les dommages ont affecté plus de 181 000 Palestiniens suite à 25 incidents de destruction des infrastructures publiques durant les opérations israéliennes, impactant de nombreux habitants à plusieurs reprises.
État des lieux en 2024
Pour l’année en cours, entre le 1er janvier et le 12 août 2024, 750 infrastructures ont été détruites et 963 personnes déplacées en raison du manque de permis délivrés par les autorités israéliennes, comparativement à 566 bâtiments et 644 personnes pour la même période en 2023.
Incursions et destructions à Jérusalem
Ce lundi, des bulldozers israéliens ont démoli un immeuble en construction doté de quatre étages à Al-Ram, au nord de Jérusalem. Cette construction appartenait à Anis Zakaria Al-Natsheh, qui a été accusé de représenter une menace pour la « sécurité d’Entité sioniste » en raison de son emplacement.
Destruction et impact à Tulkarem
Selon Faisal Salama, président du comité populaire du camp de Tulkarem, 100 maisons ont été complètement détruites et 2300 ont subi des dommages partiels. Environ 200 magasins ont également été partiellement ou complètement détruits, avec 180 véhicules endommagés et des réseaux d’égouts, d’eau et d’électricité systématiquement détruits lors des incursions.
Le rapport sur l’éventuel retour des populations déplacées s’avère préoccupant, étant donné que même si des décisions judiciaires permettent leur retour, les maisons sont souvent laissées en ruines et exposées aux agressions répétées des colons.
Retour et insécurité persistante
L’un des cas emblématiques est celui de Khirbat Zanouta, où les habitants prévoient de revenir chez eux après avoir été contraints de partir. Malheureusement, ils ne retrouveront que des foyers détruits et brûlés, suite aux agressions récurrentes des colons.
Les tensions continuent de s’aggraver, alors que des vidéos de formations militaires de colons circulent sur les réseaux sociaux, perçues par les Palestiniens comme une menace directe à leur existence. Selon Hassan Malihat, responsable de l’organisation « Baidar », cela prépare le terrain pour d’éventuelles attaques contre les Palestiniens.