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L’homme et l’environnement : Enjeux de la combustion du gaz en Irak
Le [Iraq](https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%8Draq) se classe parmi les pays les plus producteurs de pétrole au monde, tout en étant le deuxième pays, après la [Russie](https://fr.wikipedia.org/wiki/Russie), à brûler du gaz associé. Les entreprises pétrolières choisissent de brûler ce gaz en raison de son coût moins élevé que son traitement et sa vente. Depuis les débuts de l’exploitation pétrolière, le brûlage du gaz est devenu une pratique courante, mais ce gaz brûlé est une source majeure de pollution de l’air, ainsi que d’émissions de gaz à effet de serre causant des cancers.
Emissions préoccupantes à Bassorah
Au cours des cinq dernières années, les entreprises opérant les champs pétroliers de la province de Bassorah, dans le sud de l’Irak, ont brûlé plus de 50% du gaz associé chaque année. Cette pratique a entraîné l’émission de substances chimiques dangereuses à des concentrations élevées, en lien avec une augmentation des cas de maladies cancéreuses. Le taux d’incidence du cancer dans la province a atteint 76,3 cas pour 100 000 habitants en 2020, avec la ville de Bassorah en tête, suivie de Zubair et Qurna.
Une quête de justice
Hussein Jaloud, un père irakien, ne peut pas ramener son fils, décédé d’une leucémie, mais il lutte pour obtenir justice en poursuivant en justice une entreprise responsable de la combustion du gaz dans le plus grand champ pétrolier d’Irak, croyant que cette pollution a causé la maladie de son fils. Un rapport d’évaluation des performances publié en juin 2023 par le Bureau fédéral de contrôle financier irakien a révélé que les hydrocarbures non-méthaniques, qui causent le cancer, ont atteint des niveaux alarmants dans tous les points de surveillance des champs pétroliers de Bassorah.
Une connexion inquiétante
Les cas tragiques ne se limitent pas à celui d’Ali Hussein ; d’autres enfants comme Fatima, Abbas et Khaldoun ont également perdu la bataille contre le cancer, souvent à cause de l’exposition directe aux flammes de gaz à Bassorah. Jassem Al-Asadi, président de l’organisation Nature Irak, signale que les communautés proches des champs pétroliers sont les plus affectées.
Un manque de preuves directes
Mamounour Rashid, responsable des enquêtes environnementales auprès du Programme des Nations Unies pour le développement en Irak, a déclaré qu’il n’y a pas encore de preuves scientifiques établissant un lien direct entre le brûlage du gaz associé et les cas de cancer à Bassorah, bien qu’il reconnaisse une corrélation logique. Les études existantes, bien que limitées, montrent une forte incidence de cancer dans les zones où le brûlage de gaz a lieu.
Les dangers des polluants
Le processus de combustion du gaz libère des composés organiques volatils, tels que le benzène et le formaldéhyde, reconnus comme des carcinogènes. Ces substances sont liées à des cancers du sang, et une exposition prolongée augmente considérablement le risque. De plus, cette combustion génère des hydrocarbures aromatiques polycycliques, connus pour causer divers types de cancer.
Des conséquences pour la santé et l’environnement
Les risques ne se limitent pas aux maladies liées au cancer, car le brûlage du gaz peut entraîner des maladies respiratoires, comme l’asthme et des bronchites. Selon Adil Sadiq Wakar, un expert en énergie à Bassorah, cette pollution affecte également la biodiversité et les terres agricoles, provoquant des changements démographiques néfastes tels que la désertification croissante.
Un impact climatique grave
Les experts s’accordent sur le fait que la combustion du gaz produit des gaz à effet de serre, comme le dioxyde de carbone et le méthane, aggravant la situation climatique. Globalement, il contribue à environ 1-2% des émissions de dioxyde de carbone chaque année. Ces gaz sont non seulement nuisibles pour la santé publique, mais exacerbent aussi le changement climatique, causant des pluies acides et endommageant les écosystèmes.
Vers un avenir meilleur
L’Irak ne gaspille pas seulement ses ressources en brûlant du gaz, mais doit également importer ce même gaz pour répondre à ses besoins énergétiques. Il existe des solutions pour réduire cette perte, comme utiliser le gaz brûlé pour produire de l’électricité. Mamounour Rashid propose plusieurs approches :
- Mettre en place des réformes réglementaires et technologiques.
- Imposer des lois de responsabilité environnementale aux entreprises.
- Fixer des objectifs contraignants pour réduire progressivement le brûlage du gaz.
- Investir dans des sources d’énergie renouvelables.
Perspectives d’amélioration
Avec la volonté de la part du gouvernement irakien d’implémenter ces changements d’ici 2028, cela pourrait marquer un tournant majeur dans la réduction des polluants environnementaux et améliorer significativement la santé publique.