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Apple sous le feu des critiques pour ses pratiques avec Safari
Apple se retrouve au centre d’une controverse après des accusations de tromperie émanant de l’Open Web Advocacy (OWA) concernant son traitement de Safari. L’Autorité de la concurrence et des marchés (CMA) du Royaume-Uni enquête sur les pratiques prétendument anticoncurrentielles d’Apple dans les segments des navigateurs mobiles et des jeux en cloud.
Accusations de manipulation de Safari
L’OWA, un groupe militant pour la défense d’un internet ouvert, accuse Apple de favoriser son propre navigateur Safari, rendant difficile pour les utilisateurs de sélectionner d’autres navigateurs comme par défaut. Selon les documents soumis à la CMA, Apple conteste ces allégations en affirmant que les options pour définir Safari comme navigateur par défaut sont clairement visibles. Toutefois, des preuves, incluant des captures d’écran et des documents internes, suggèrent le contraire. Le groupe soutient qu’Apple aurait dû reconnaître avoir corrigé ce problème dans la dernière version de son système d’exploitation, iOS 17.x, mais semble plutôt choisir de le nier.
Un « modèle sombre » controversé
Les critiques se concentrent également sur ce qu’on appelle un prétendu « modèle sombre » utilisé par Apple, conçu pour dissimuler le choix du navigateur. L’OWA a récemment documenté ce comportement sur vidéo. Malgré les affirmations d’Apple sur la transparence de ses paramètres, l’absence d’une mention claire d’une correction de ces pratiques dans les mises à jour d’iOS soulève des interrogations. De plus, Apple n’a pas encore répondu publiquement aux accusations formulées par l’OWA, ni clarifié la temporalité d’une éventuelle résolution du problème.
Implications légales potentielles
Selon les lignes directrices de la CMA, fournir des informations trompeuses à une autorité régulatrice peut constituer une infraction pénale, entraînant potentiellement des amendes ou même des peines d’emprisonnement. L’OWA critique la posture d’Apple, la qualifiant de déni explicite plutôt que d’une simple omission involontaire. La gravité de la situation est accentuée par le fait qu’il s’agit d’une déclaration officielle d’Apple, une multinationale valorisée à plusieurs milliards, dans le cadre d’une enquête réglementaire.
Les enjeux futurs pour Apple
Dans sa défense, Apple pourrait argumenter qu’elle s’en tient uniquement aux comportements actuels de Safari sans reconnaître formellement des abus passés. Cette stratégie pourrait viser à atténuer les accusations tout en évitant de les contester complètement. Néanmoins, la CMA devra décider si cette approche constitue une tentative d’induire en erreur. Un rapport préliminaire de la CMA est attendu d’ici la fin de l’année.
Pour l’instant, l’OWA reste vigilante et espère que la CMA prendra des mesures fermes si les allégations s’avèrent fondées. En attendant, Apple garde le silence sur les sollicitations de commentaires, un comportement qui nourrit les spéculations autour de cette affaire.
Cette controverse pourrait constituer un tournant dans la manière dont les autorités réglementaires appréhendent les grandes entreprises technologiques. Si les accusations de l’OWA sont confirmées, cela signifierait des sanctions importantes pour Apple. Elle met également en exergue la nécessité d’une plus grande transparence et responsabilité pour les géants de la technologie face aux exigences réglementaires, offrant aux utilisateurs une lutte continue pour obtenir des pratiques commerciales justes et équitables.