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Transfusions cardiaques : réduire de 50% le risque de décès
Selon une étude récente publiée dans la revue scientifique « Circulation », augmenter le taux d’hémoglobine dans le sang des patients souffrant d’anémie pourrait réduire de 50% le risque de décès dû à un accident cardiovasculaire six mois après un infarctus.
L’importance des transfusions après un infarctus
La recherche met en lumière l’importance d’une bonne gestion des transfusions pour les patients ayant subi une crise cardiaque. L’étude, la plus vaste jamais réalisée sur ce sujet, a été menée sur des patients anémiés, un état qui affecte un malade sur cinq après un infarctus. En France, parmi les 100 000 infarctus recensés chaque année, 20 000 personnes sont touchées par l’anémie.
Ces patients présentent généralement un taux d’hémoglobine anormalement bas, entraînant un déficit en oxygène dans leur sang, ce qui augmente le risque de complications cardiovasculaires.
Deux approches de transfusion comparées
Les chercheurs du réseau F Crin Fact ont testé deux stratégies différentes de transfusion sur deux groupes de patients. Le premier groupe a été traité pour maintenir un taux d’hémoglobine entre huit et dix grammes par décilitre de sang. En revanche, le second groupe a reçu des transfusions plus intensives afin d’atteindre un niveau d’hémoglobine d’au moins dix grammes.
Six mois après les transfusions, les résultats étaient significatifs : les patients du second groupe avaient vu leur risque de décès par problème cardiaque réduit de moitié comparé à ceux du premier groupe. Ces résultats ouvrent la voie à un changement dans le protocole de soins pour les patients anémiés post-infarctus.
Révisions des pratiques cliniques
Le Professeur Tabassome Simon, médecin pharmacologue à l’Assistance Publique Hôpitaux de Paris et cofondatrice du réseau de recherche Fact, souligne : « L’idée n’est pas de beaucoup transfuser ou de ne plus transfuser, mais plutôt de transfuser jusqu’à ce que l’hémoglobine atteigne au moins dix grammes ou plus. Garde une hémoglobine trop basse chez les patients ayant subi un infarctus n’est pas bénéfique. »
Avec ces nouvelles connaissances, il est essentiel de revoir la prise en charge des patients anémiés après un infarctus, pour adopter des transfusions mieux adaptées et ainsi améliorer les résultats cliniques.