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France
Ma vie, ma gueule : Un regard poignant sur la mélancolie par Sophie Fillières
Film français, 1 h 39
Dans le film Ma vie, ma gueule, l’héroïne Barberie Bichette, surnommée Barbie, est confrontée à un défi majeur de son existence : ses 55 ans. Cette réalité, qu’elle perçoit comme un poids insupportable, la plonge dans une profonde réflexion sur sa vieillesse irrémédiable. Sa situation est d’autant plus difficile qu’elle se retrouve isolée, coupée des siens, y compris de sa fille qu’elle croise par hasard sur un banc parisien. Les paroles acerbes de cette dernière ne font qu’approfondir son sentiment de solitude et de déchéance.
Une réalisation empreinte de tristesse
Malheureusement, alors que Sophie Fillières achevait le tournage de son film, elle a appris qu’elle ne pourrait pas le finaliser. À partir de son lit d’hôpital, elle confia la postproduction à ses enfants, Agathe et Adam Bonitzer, en collaboration avec le monteur François Quiquéré. La cinéaste s’est éteinte le 31 juillet 2023, à l’âge de 58 ans, laissant derrière elle une œuvre touchante et introspective.
Un récit en trois chapitres
Dans ce film posthume, la mélancolie se mélange à la fantaisie, signature distinctive de Fillières. L’intrigue est divisée en trois chapitres intitulés « Pif », « Paf » et « Youkou ! ». Barberie fait face à ses démons intérieurs, se rendant chez son psy qui, malheureusement, ne peut lui apporter le soutien dont elle a besoin. La rencontre avec un ancien amour, synonyme de mort, lui donne l’occasion de se confronter à sa réalité. Une hospitalisation permet également un rapprochement avec ses enfants, bien que celle-ci soit ponctuée par une quête d’évasion.
Un auto-portrait douloureux
À travers Ma vie, ma gueule, Sophie Fillières dresse un (auto)portrait sensible d’une femme aux prises avec une dépression débilitante. Incapable d’écouter ses propres besoins et de renouer avec ses désirs, Barberie évolue dans un univers où les scènes, souvent désordonnées, témoignent de son instabilité émotionnelle. Agnès Jaoui, dans le rôle principal, apporte une cohérence à ce récit disparates, livrant des répliques saisissantes telles que : « Je veux me souvenir de tout, à chaque instant » et « Je ne suis pas prête », alors que la mort la guette.
Ma vie, ma gueule est ainsi une œuvre marquante du cinéma français, mettant en lumière la délicate thématique de la mélancolie à travers le regard unique de Sophie Fillières.