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Les racines laïques de la guerre israélo-palestinienne
Dans un article publié dans le journal israélien Haaretz, l’analyste israélien Yagil Levi soutient que les motivations fondamentales de la guerre qu’Israël mène contre Gaza et le Liban ne sont pas religieuses, comme certains pourraient le croire, mais proviennent de racines laïques militaires profondément ancrées dans la culture politique israélienne depuis des décennies.
Analyse des motivations militaires
Levi affirme que les discours croissants sur le contrôle des groupes d’extrême droite ayant des penchants religieux au sein du gouvernement israélien représentent une « analyse superficielle » du conflit. Selon lui, les forces motrices de cette guerre ne sont pas motivées par des ambitions religieuses, mais par des institutions militaires et des groupes laïques qui cherchent à atteindre des objectifs stratégiques sans se soucier des conséquences politiques.
Un des points clés qu’il soulève pour minimiser l’importance des courants religieux dans les politiques du gouvernement israélien est que les « dirigeants militaires supervisant les opérations aériennes et de renseignement, y compris les projets technologiques avancés, sont laïques et non animés par des motivations religieuses ou des allégeances envers le gouvernement de Netanyahu ».
Critique de l’esprit de vengeance
Levi critique sévèrement ce qu’il qualifie de « Hamas de la vengeance » chez certains membres de ces équipes, en déclarant que « ce désir de vengeance n’est pas limité aux groupes religieux ou d’extrême droite, mais s’étend également à des secteurs de la population laïque ». Il reflète, selon lui, « un mélange de nationalisme et d’inclination militaire qui pénètre tous les segments de la société israélienne, y compris parmi les intellectuels et les dirigeants politiques du centre et de la gauche ».
Les dangers d’objectifs irréalistes
Il attire l’attention sur le slogan « éradiquer Hamas » adopté par de nombreux milieux politiques, y compris parmi les intellectuels de gauche, ce qui a poussé le gouvernement à adopter des objectifs politiques irréalistes. Il ajoute que « tout le monde se tait » face à ces objectifs, même ceux qui s’opposaient auparavant au Premier ministre Benjamin Netanyahu, lorsque l’armée insiste pour mettre en œuvre ses plans militaires.
Responsabilité des médias
Les critiques de Levi ne se limitent pas aux institutions militaires ou politiques, mais s’étendent également aux médias israéliens, qu’il décrit comme ayant « suivi aveuglément l’agenda de la guerre et ignoré dans une large mesure les dommages et la destruction subis par les civils à Gaza ».
Cette couverture médiatique, selon lui, « n’est pas le résultat d’une domination religieuse ou d’orientations d’extrême droite, mais fait partie d’une culture militaire qui donne la priorité à la capacité militaire et technologique au détriment des considérations éthiques et humanitaires ».
Observations sur le conflit au Liban
Concernant le front nord, Levi déclare que « l’escalade avec le Liban n’était pas motivée par des pressions de ministres d’extrême droite au sein du gouvernement, mais résultait de la logique militaire traditionnelle qui sépare les objectifs militaires et politiques ». Il souligne que « l’armée israélienne, encouragée par sa supériorité technologique et militaire, a poursuivi ces opérations sans se demander quelles seraient les conséquences politiques à long terme ».
Une culture politique en cause
Levi affirme que la guerre d’extermination à Gaza n’est pas simplement un outil au service des objectifs politiques de Netanyahu, mais découle d' »une culture politique israélienne laïque qui s’est approfondie et enracinée au fil des années ».
Il mentionne que la classe laïque, en particulier « la tranche blanche », tente maintenant de « se désengager de la responsabilité des résultats catastrophiques de la guerre tant sur le plan éthique que stratégique, tout en portant en réalité une grande part de cette responsabilité ».
Appel à la responsabilité
Levi conclut son article par un avertissement clair : « Cette catégorie doit se confronter à elle-même et assumer la responsabilité du sang versé et qui sera versé ». Il souligne que « se dédouaner ne diminuera pas les conséquences de la guerre pour Israël ni pour toute la région ».