Table of Contents
Les entreprises de la City peinent à sanctionner les comportements inappropriés, tels que le harcèlement sexuel, le bullying et la consommation de drogues, selon le régulateur de l’industrie, qui a enregistré une augmentation de 40 % des plaintes concernant des comportements non financiers l’année dernière.
Une enquête révélatrice
Ces constatations proviennent de la première enquête menée par le régulateur de la City, lancée suite à des allégations de harcèlement sexuel très médiatisées, y compris celles concernant des membres de la Confédération de l’industrie britannique (CBI).
Augmentation des plaintes
L’enquête réalisée par l’Autorité de conduite financière (FCA), qui a couvert 1 000 courtiers, banques d’investissement et entreprises liées à l’assurance sur le marché de Lloyd’s de Londres, a révélé que les plaintes concernant des comportements non financiers avaient augmenté de manière constante au cours des trois dernières années. Les organisations ont signalé 1 363 incidents en 2021, 1 670 en 2022 et une augmentation à 2 347 plaintes en 2023.
Analyse des comportements
La FCA a précisé qu’il était difficile de déterminer si le mauvais comportement des employés s’aggravait ou si les victimes se sentaient plus en sécurité pour s’exprimer. L’autorité a également noté que cette tendance à la hausse était probablement influencée par la pandémie de Covid-19, les employés revenant progressivement au bureau après les périodes de confinement et autres restrictions.
Nature des plaintes
Au cours de cette période de trois ans, le bullying et le harcèlement ont représenté 26 % des plaintes, tandis que la discrimination a constitué 23 %. Les 40 % restants couvraient d’autres allégations de comportements inappropriés, allant de l’utilisation abusive des frais de l’entreprise à des comportements liés à la consommation d’alcool ou de drogues illicites.
Résultats des mesures disciplinaires
Le rapport de la FCA a révélé que des mesures disciplinaires avaient été prises dans 73 % des cas de violence ou d’intimidation, et dans 64 % des cas de harcèlement sexuel. Les avertissements verbaux étaient fréquemment utilisés en réponse aux infractions dans la catégorie des comportements non financiers.
Environ 21 % des cas impliquant violence, intimidation, harcèlement sexuel et drogues illicites ont abouti à un licenciement. Toutefois, les entreprises punissaient rarement les employés par des réductions de salaire, les salaires étant ajustés dans 1 à 3 % des cas. De plus, il était rare que les primes soient récupérées ; dans les rares occasions où les salaires étaient réduits, cela concernait souvent des primes futures.
Réaction de la FCA
La FCA a déclaré qu’elle ne prendrait aucune mesure suite à l’enquête, laissant aux organismes de l’industrie, tels que UK Finance et l’Association des marchés financiers en Europe (AFME), le soin d’examiner les résultats avec leurs membres.
Sarah Pritchard, directrice de la FCA, a mentionné : « Nous voulons que ces données soutiennent les entreprises financières en offrant à leurs équipes de direction et conseils d’administration l’occasion de réfléchir à leur situation, et, le cas échéant, aux raisons de cette distinction. »
Engagement des entreprises
UK Finance a indiqué que les entreprises utiliseraient le rapport pour « améliorer l’approche adoptée pour traiter les comportements inappropriés ». AFME a ajouté : « Nos membres ont fait des progrès considérables au cours des dernières décennies pour renforcer et promouvoir une culture d’inclusivité et d’équité, garantissant ainsi un environnement où leurs employés peuvent donner le meilleur d’eux-mêmes. Nous sommes impatients de continuer à travailler avec nos membres, la FCA et d’autres pour développer des orientations supplémentaires pour l’industrie et les meilleures pratiques culturelles. »