Tensions croissantes entre Israël et Iran : enjeux et implications
Les États-Unis ont déclaré que les frappes israéliennes sur l’Iran devraient « cesser » afin d’interrompre l’échange de tirs entre les deux parties. Washington a averti Téhéran des « conséquences » d’une réponse et l’a exhorté à arrêter ses attaques contre Israël pour briser le cycle de violence, précisant que les États-Unis n’avaient pas participé à l’attaque.
Le samedi 26 octobre, les États-Unis ont pressé l’Iran de cesser ses attaques contre Israël afin de mettre fin à l’escalade du conflit, comme l’a déclaré le porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain, Sean Savett. Cette déclaration fait suite à des frappes israéliennes contre la République islamique d’Iran, en réponse à une attaque de missiles à grande échelle lancée par Téhéran au début du mois.
Ce rappel américain souligne l’objectif de freiner la dérive vers une guerre majeure entre Téhéran et Tel-Aviv. L’investissement américain dans cette frappe, orchestrée par Washington depuis le début, semble être une manière de réaffirmer le droit d’Israël à défendre son existence.
Ce retour de feu n’était pas simplement une vengeance d’Israël pour le « promis sincère 2 », qui, semble-t-il, a touché certains de ses objectifs le 1er octobre. Au contraire, Washington a voulu montrer qu’Israël n’est pas impuissant à se défendre.
La vision américaine à l’égard de l’Iran diffère de celle d’Israël. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, depuis l’administration de l’ancien président Barack Obama en 2012, qui avait refusé de soutenir les ambitions de Netanyahu, cherche à infliger des frappes sévères contre les installations nucléaires iraniennes.
Cela démontre que les États-Unis insistent non seulement sur le fait de ne pas glisser vers une guerre majeure dans la région, mais ils semblent également ne pas vouloir mettre fin à l’influence iranienne.
Les États-Unis croient en un principe d’imposition de « équilibres », insistant sur la nécessité de ne pas rompre l’équilibre des puissances, en particulier celui de l’Iran dans la région. En effet, l’Iran est considéré par les pays de la région comme un concurrent, s’immisçant dans plusieurs pays, du Yémen au Liban, ce qui rend sa présence américaine indispensable.
Il est indéniable que l’Iran maintient des lignes de communication discrètes avec les États-Unis par le biais d’un intermédiaire secret sur diverses questions, notamment en ce qui concerne la coordination des réponses. Certains estiment même que les fuites concernant la frappe israélienne sur l’Iran en provenance du Congrès américain n’étaient pas accidentelles, mais plutôt orchestrées de manière à informer Téhéran sur l’exécution.
Selon le rapport annuel 2023 de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm, les exportations d’armes américaines ont connu une augmentation significative entre 2019 et 2023, renforçant ainsi son rôle de joueur clé sur le marché des armements.
Ce rapport met en lumière le désir des entreprises d’armement américaines de déclencher des guerres dans la région et dans le monde, dans le but de vendre et de réaliser des profits, même si cela doit se faire aux dépens de millions de vies humaines.
Les États-Unis peuvent être perçus comme des investisseurs prospères dans les guerres, basant leur système sur une pensée pragmatique. Toutefois, certains ont vu la position ferme de la Russie envers Tel-Aviv et son soutien à Téhéran comme un facteur à exploiter également dans ce conflit.
Sergeï Riabkov, vice-ministre russe des Affaires étrangères, a averti Israël de ne même pas envisager de frapper les installations nucléaires iraniennes, en qualifiant cela de catastrophe si cela se produisait.
Cette menace russe semble avoir atteint son but en empêchant Israël de réaliser ses ambitions, surtout que l’histoire témoigne de son efficacité, comme en 1956, lorsque Nikita Khrouchtchev a menacé d’une frappe nucléaire les capitales d’Israël, de Grande-Bretagne et de France si elles poursuivaient leur agression contre l’Égypte.
La Russie a besoin d’une Iran forte dans la région, mais pas en Syrie, car c’est un allié indispensable dans sa confrontation avec l’Occident. Le président russe Vladimir Poutine a affirmé à la fin du sommet du BRICS que Moscou restait en contact permanent avec la direction iranienne.
Les relations entre les deux pays ont dépassé le cadre des alliés pour entrer dans une manipulation des sanctions occidentales, par l’exportation de pétrole russe via les « flottes d’ombres » iraniennes.
Tout comme les États-Unis, la Russie cherche également à maintenir l’équilibre dans la région, souhaitant transmettre des messages à l’Iran par l’intermédiaire d’Israël. Le conflit irano-russe sur le terrain syrien est considéré par certains comme fondamental, et non comme un détail, car la Russie doit exercer une pression accrue sur l’Iran pour limiter son influence.
Les retraits militaires russes successifs des points de surveillance près des lignes de contact avec le plateau du Golan occupé ont suscité des interrogations sur la position russe face à l’escalade en cours au Liban, dont les répercussions se sont rapidement étendues à la géographie syrienne.
La presse a formulé des hypothèses pour expliquer ces retraits, la principale étant que Moscou a reçu un avertissement d’Israël concernant des opérations militaires actives prévues dans la région, et que les forces israéliennes sont déterminées à traquer et à démanteler les positions du « Hezbollah » et d’autres milices soutenues par l’Iran.
Cette hypothèse pourrait jouer en faveur de la Russie, même si elle ne se soumet pas aux exigences israéliennes, elle contribue néanmoins à dissuader l’influence iranienne en Syrie.
Toutes les analyses confirment que les voies d’investissement dans la frappe israélienne sont claires, mais ce qui ne sera pas pris en compte, c’est si l’Iran décide d’activer le « promis sincère numéro 3 », ce qui pourrait plonger la région dans une guerre majeure.
Si une réponse iranienne survenait, cela redistribuerait certainement les cartes dans la région, entraînant probablement l’implication des acteurs régionaux clés, notamment la Russie et les États-Unis, et alors la situation se déterminerait sur la base de : « gain ou perte ? ».