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Courage des journalistes face à l’occupation à Gaza

by Sara
Palestine

Courage des journalistes face à l’occupation à Gaza

Depuis le début de la guerre d’extermination continue dans la bande de Gaza, les journalistes palestiniens travaillent au milieu des tirs d’obus et des explosions, dans des conditions extrêmement difficiles. Ils font face à des menaces directes de la part des forces d’occupation israéliennes, qui tentent de les faire taire et d’empêcher la diffusion des souffrances et des images de destruction au monde.

Sami Shhadeh, un témoin de l’histoire

Depuis 17 ans, le photographe Sami Shhadeh couvre les événements dans la bande de Gaza, ayant documenté les guerres israéliennes et les cycles de violence récurrents depuis 2008. En avril dernier, Shhadeh a subi une grave blessure qui a entraîné l’amputation de sa jambe, alors qu’il couvrait l’incursion terrestre dans le camp de Nusseirat et l’exode massif qui en a résulté, tout en documentant les massacres commis par l’occupation contre les civils.

Le récit de l’incident

Il raconte les détails de ces moments difficiles : « À notre arrivée, nous avons exploré la zone pour évaluer son danger. Au début de notre travail, nous avons été surpris par le tir d’un obus d’artillerie israélien qui a été tiré directement sur nous sans avertissement. J’ai été blessé à la jambe sur le coup. J’ai vu ma jambe amputée. Je n’ai pas perdu connaissance malgré les nombreux éclats qui ont pénétré mon corps. »

Une cible délibérée

Shhadeh, portant toutes les marques d’identification de journaliste, est convaincu que son ciblage était intentionnel, destiné à empêcher lui et les autres journalistes de transmettre la vérité au monde sur les crimes de l’occupation contre les civils dans la région.

Il se souvient de deux scènes marquantes de sa carrière : la première, celle des citoyens fuyant du nord au sud de Gaza à travers le point de contrôle de Netzarim, une situation qui lui rappelle la Nakba qu’il a entendue de ses ancêtres. La seconde est le moment de sa blessure, lorsqu’il a vu sa jambe amputée, qu’il a saisie pour se traîner loin du danger, affirmant qu’il n’oubliera jamais ces images.

Les témoignages d’autres journalistes

Sami Barhoum, un reporter d’une chaîne turque, était avec Shhadeh au moment de sa blessure. Il a confirmé que l’incident était un ciblage délibéré, notant que la zone était sous un bombardement intensif de l’occupation, alors que de nombreux civils étaient présents.

Barhoum a déclaré : « Nous nous sommes dirigés vers le site, portant toutes les marques indiquant clairement que nous étions journalistes, et nous étions dans une zone dégagée, mais malgré cela, un obus d’artillerie israélien est tombé sur nous de manière inattendue, entraînant l’amputation de la jambe droite de notre collègue Sami Shhadeh. »

Les défis de la profession

Le photographe Mohammed Al-Za’anin a également partagé son expérience de blessure alors qu’il était assis avec d’autres journalistes dans son bureau, se préparant pour une mission. Soudain, il a entendu une forte explosion près de la porte du bureau. Il explique : « J’ai ressenti quelque chose dans mon œil, puis tout s’est éteint. J’ai essayé d’ouvrir les yeux plusieurs fois sans succès. En mettant ma main sur mon œil, je l’ai retirée pour la trouver pleine de sang. »

Al-Za’anin raconte sa douleur continue avec sa blessure, précisant que son œil endommagé contient un éclat et souffre d’un saignement interne, ce qui lui a fait perdre complètement la vue de cet œil. Il souligne que cette blessure a gravement affecté son travail de photographe.

Appels à l’aide médicale

Il déplore que les soins médicaux nécessaires ne soient pas disponibles à Gaza, et qu’il ait un besoin urgent de voyager pour se faire traiter. Cependant, cela est extrêmement difficile en raison du blocus imposé par l’occupation israélienne sur les passages, ce qui augmente la gravité de son état, comme l’ont confirmé les médecins.

Une cible systématique

Depuis le début des hostilités israéliennes à Gaza, des organisations de droits humains et des journalistes travaillant sur le terrain affirment que le ciblage des journalistes par l’occupation n’est pas un accident, mais un comportement délibéré et systématique. Cela inclut également le bombardement de leurs maisons et de leurs institutions médiatiques, voire le ciblage de leurs familles, dans une tentative d’effacer le récit palestinien et d’entraver la diffusion de l’information et de la vérité auprès de l’opinion publique régionale et mondiale.

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