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L’espoir des jeunes de Gaza après un an de guerre

by Sara
Palestine

L’espoir des jeunes de Gaza après un an de guerre

La revue Le Point a demandé à quatre jeunes femmes de Gaza de partager leurs réflexions sur la guerre qui ravage le territoire. Un an plus tard, deux d’entre elles ont accepté de témoigner sur l’impact de ce conflit sur leur vie. Parmi elles, Nawar Diab, étudiante à l’Université Al-Azhar de Gaza, a détaillé son expérience au cours de cette année tumultueuse.

Un quotidien sous le poids de la guerre

Nawar, âgée de 21 ans, se décrit comme « une Palestinienne engagée dans la libération des femmes et dans les luttes que nous menons chaque jour ». Elle confie avoir eu du mal à supporter les dix premières minutes de la guerre, se répétant que cela ne durerait pas plus d’une ou deux semaines.

Originaire de la région de Sheikh Radwan, au nord de la ville de Gaza, elle explique que « nos vies sont suspendues depuis un an. Nous attendons que le génie vienne mettre fin à ce type de guerre. Cela semble être la seule solution actuellement ».

Une vie en attente

Cette année était censée être celle de sa graduation et de son avancement professionnel, mais pour Nawar, peu de choses ont changé. « J’ai enfin appris à laver mes vêtements à la main, à me doucher avec de l’eau glacée au début de l’hiver, et à brûler du bois pour cuisiner », raconte-t-elle.

Initiative Han'Amerha pour nettoyer les rues de Gaza

Le temps qui passe

Nawar évoque le passage du Ramadan, de l’Aïd et du nouvel an, en souhaitant que tout se termine avant ces célébrations. « Célébrer nos rituels en pleine guerre n’a pas de sens. Personne ne se soucie de ce que nous traversons. Pourtant, nous sommes toujours là. Je sens que le temps joue avec nous. Chaque minute nous tue, mais quand nous regardons en arrière, cela ne semble être qu’un lointain souvenir. »

Un combat quotidien contre l’ennui

Après un an de conflit, le bruit des bombardements continue d’effrayer Nawar. « Je me sens comme si je subissais une torture lente. L’ennui me ronge et consume ma créativité et mon humeur. Cependant, je fais de mon mieux pour le combattre. J’ai commencé à dessiner, lire et à faire de l’artisanat, pour créer un sentiment ou au moins tuer le temps. »

Nawar se rend parfois à Deir al-Balah au centre de Gaza pour voir ses amis, où ils jouent, discutent ou restent silencieux, se demandant quand les frontières s’ouvriront. Les réponses sont souvent vagues : « Demain ou peut-être jamais. Ou peut-être dans deux ou quatre ans. Personne ne sait. Nous tournons en rond », conclut-elle.

Apprécier la vie malgré tout

Dans ce contexte de guerre, Nawar souligne l’importance de chérir ce que l’on a, même si ce n’est qu’une paire de chaussures, car on ne sait jamais quand on pourra en retrouver. Elle termine son récit avec un espoir : « J’espère que cette guerre prendra fin rapidement et que nous aurons l’occasion de rentrer chez nous, même si cela signifie faire face à l’ampleur des destructions dans notre ville. Je rêve de vivre dans un monde paisible, où je pourrais rater un bus et renverser du café sur ma chemise préférée. »

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