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La France et le Royaume-Uni envisagent d’envoyer des troupes en Ukraine
Selon le journal Le Monde, l’escalade du conflit en Ukraine a relancé les discussions sur l’envoi de troupes occidentales et de sociétés de défense privées sur le territoire ukrainien. Paris et Londres n’excluent pas la possibilité de diriger un coalition sur place, bien que les modalités restent à définir.
Discussions sensibles entre alliés
Des sources fiables ont déclaré au journal, dans un rapport signé par Chloé Hormann, Élise Vincent et Philippe Ricard, que des discussions sensibles et secrètes ont été relancées, en raison de la perspective d’un abandon potentiel de Kiev par Washington avec le retour du président élu Donald Trump à la Maison Blanche le 20 janvier 2025.
Un débat relancé par Macron
Le débat sur l’envoi de « forces » en Ukraine avait été initié avec force par le président français Emmanuel Macron lors d’une réunion entre alliés de Kiev en février. Bien que cela ait suscité une forte opposition de certains pays européens, notamment l’Allemagne, l’idée n’a pas été totalement abandonnée et a regagné en élan ces dernières semaines, notamment lors de la visite du Premier ministre britannique Keir Starmer en France.
Coopération défensive entre la France et le Royaume-Uni
Un militaire britannique a déclaré au journal que « les discussions entre le Royaume-Uni et la France se poursuivent sur la coopération défensive, visant à créer un groupe de base d’alliés en Europe, axé sur l’Ukraine et la sécurité européenne au sens large ».
Pas de limites imposées
Le journal souligne que les commentaires du militaire concordent avec ceux du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barot, qui a, lors de sa visite à Londres, appelé les alliés occidentaux à « ne pas imposer de lignes rouges » concernant leur soutien à l’Ukraine. En réponse à une question sur la possibilité d’envoyer des troupes françaises en Ukraine, il a déclaré : « Nous n’excluons aucune option ».
Entraînement et soutien
Bien qu’il n’y ait pas de feu vert officiel de la France pour l’envoi de troupes conventionnelles ou de prestataires de services privés, la société DCA, spécialisée dans la surveillance des contrats d’exportation d’armes françaises et le transfert de connaissances militaires, est prête à continuer de former des soldats ukrainiens en Ukraine, comme elle le fait actuellement en France et en Pologne.
La société britannique Babcock a également annoncé que des travaux étaient en cours pour créer un site de soutien technique pour l’Ukraine.
Une présence militaire accrue envisagée
Le journal indique que l’armée française ne cache plus le rôle que pourraient jouer ses soldats en Ukraine. Le général Pierre Schill, chef d’état-major des forces terrestres françaises, a déclaré que la question des garanties de sécurité offertes par une alliance de l’OTAN ou des coalitions spéciales impliquant la France est désormais sur la table.
Développement des capacités militaires ukrainiennes
Les idées françaises et britanniques sur cette question répondent également aux rares éléments qui ont fuité sur les intentions de Donald Trump concernant l’Ukraine, autres que son souhait déclaré de mettre fin à la guerre « en 24 heures ».
Selon un membre de l’équipe de Trump, « nous pouvons fournir une formation et d’autres formes de soutien, mais l’armement sera européen ».
Le soutien nécessaire sur le terrain
La relance des discussions sur l’envoi de troupes occidentales en Ukraine ou de prestataires de services privés intervient alors que les expéditions d’armes à longue portée vers Kiev augmentent. Toutefois, les Ukrainiens ne peuvent pas les utiliser sans un certain soutien occidental sur le terrain, surtout après que les États-Unis ont donné leur feu vert aux Ukrainiens pour frapper la Russie avec des systèmes de missiles américains.
Un avenir incertain après la guerre
Concernant la question de « l’après-guerre », Élie Tenenbaum, chercheur à l’Institut français des relations internationales, souligne que « l’envoi de sous-traitants en Ukraine, comme le font les Américains, pourrait ne pas être facile pour les Européens, même pour des raisons d’assurance et des questions financières ». Cependant, il est possible de réfléchir à d’autres modèles.
Sur le plan technique, il pourrait être envisageable d’envoyer des troupes conventionnelles européennes en Ukraine si un accord de cessez-le-feu était atteint, afin d’assurer la sécurité du pays et le respect de ce cessez-le-feu, et ces forces devraient être en mesure d’empêcher le relancement d’une offensive à grande échelle de la part de la Russie.
Vers une nouvelle dynamique
Le journal conclut que garantir une forte présence européenne à la table des négociations aux côtés de l’Ukraine, sans se contenter du jeu russo-américain, représente le défi que pose cette nouvelle phase. Comme le dit le général Schill, « nous devons être capables de donner notre avis ».