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Clashs violents à Islamabad: les partisans d’Imran Khan en colère
Des milliers de manifestants pakistanais, demandant la libération de l’ancien Premier ministre emprisonné Imran Khan, ont forcé leur passage à travers des barrières de sécurité et défié un confinement pour entrer dans la capitale, Islamabad.
Les manifestants, issus du parti de Khan, le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI), beaucoup armés de lance-pierres et de bâtons, se sont heurtés aux forces de sécurité mardi alors qu’ils tentaient d’atteindre une place centrale – D-Chowk – face à des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc. En début d’après-midi, de nombreux manifestants avaient atteint la place.
Le gouvernement a invoqué l’article 245 de la constitution, qui permet à un gouvernement civil de faire appel à l’armée pour l’aider à maintenir l’ordre intérieur.
Que se passe-t-il au Pakistan ?
Des convois de manifestants ont commencé à se diriger vers Islamabad dimanche depuis différentes parties du pays, dirigés par divers leaders du PTI.
Le principal convoi venant de Peshawar, dans la province troublée de Khyber Pakhtunkhwa, bastion du parti, était dirigé par l’épouse de Khan, Bushra Bibi, aux côtés du ministre en chef Ali Amin Gandapur.
Lundi, Bibi a déclaré aux partisans de Khan que les manifestations se poursuivraient tant qu’il ne serait pas libéré.
Avant la manifestation, la police a arrêté plus de 4 000 manifestants à travers le pays, et le gouvernement a suspendu les services mobiles et internet.
Pourquoi Imran Khan est-il en prison ?
Khan, 72 ans, a d’abord été arrêté le 9 mai 2023 dans une affaire de corruption. La Cour suprême a ordonné sa libération deux jours plus tard, mais il a été à nouveau arrêté en août 2023 et condamné dans une affaire liée à la vente illégale de cadeaux d’État. Il est en détention depuis.
L’ancien Premier ministre, qui a été évincé du pouvoir en avril 2022 après avoir perdu un vote de défiance au parlement, fait face à plus de 150 affaires, que le PTI prétend être motivées politiquement.
Quelles sont les revendications des manifestants ?
- Révoquer les amendments constitutionnels controversés : Le 26ème amendement a été adopté rapidement par les deux chambres du parlement en octobre. Les changements modifient radicalement le système judiciaire, établissant un mandat fixe de trois ans pour le président de la Cour suprême, désormais choisi par une commission parlementaire. Cela a également affaibli les pouvoirs de la cour suprême, transférant certains cas à des « banques constitutionnelles » à la place. Omar Ayub Khan, le leader de l’opposition, a déclaré que les amendements « étouffent une justice libre ».
- Retourner le « mandat volé » : Après les élections générales du 8 février, entachées d’allégations de fraude électorale, une coalition de six partis a formé un gouvernement avec Shehbaz Sharif comme Premier ministre. Les membres du PTI accusent cette coalition de « voleurs de mandat ».
- Libérer les prisonniers politiques : L’arrestation initiale de Khan a déclenché des manifestations à l’échelle nationale. Des dizaines de manifestants ont été arrêtés et certains sont encore derrière les barreaux.
Quelles sont les dernières nouvelles ?
Les partisans de Khan se sont affrontés avec la police, qui a utilisé des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc contre les manifestants lundi soir et mardi.
Kamal Hyder, d’Al Jazeera, a rapporté depuis Islamabad : « Ces partisans sont déterminés. Ils sont passionnés. Ils ont dû enlever des obstacles, ce qui leur a pris plusieurs jours juste pour atteindre Islamabad. »
Au moins quatre paramilitaires et deux policiers ont été tués et des dizaines blessés dans les affrontements avec les membres du PTI depuis lundi, a déclaré le ministère de l’Intérieur.
Islamabad a été placée sous un confinement de sécurité lundi et mardi, avec l’interdiction de tout rassemblement et la fermeture des établissements scolaires. Les écoles ont également été fermées à Rawalpindi, voisin.
Dans ce chaos, le président biélorusse Aleksandr Loukachenko est arrivé au Pakistan lundi pour une visite de trois jours.
Où se trouvent les manifestants maintenant ?
Mardi, certains manifestants ont atteint D-Chowk, près d’importants bâtiments gouvernementaux, y compris le bureau du Premier ministre, où ils souhaitent tenir un sit-in.
Également connu sous le nom de Democracy Chowk, c’est un lieu de protestation populaire situé dans ce qu’on appelle la zone rouge. Ils ont réussi à traverser l’autoroute G-9, malgré des barrages tels que de grands conteneurs d’expédition et du fil barbelé.
Qu’a dit Mohsin Naqvi ?
Naqvi, le ministre fédéral de l’Intérieur, a déclaré que le gouvernement avait proposé Sangjani, à la périphérie d’Islamabad, comme lieu alternatif pour la protestation lors de négociations de dernière minute avec les représentants des manifestants.
Il a également indiqué que les leaders du PTI avaient rencontré Khan dans sa cellule deux fois lundi soir pour obtenir des conseils à ce sujet, mais n’ont pas rapporté avoir reçu de réponse.
Naqvi a averti les manifestants de ne pas traverser la zone rouge et de ne pas marcher vers D-Chowk, en disant que le gouvernement garantirait « des mesures extrêmes » et des arrestations.
Qu’est-ce que l’article 245 ?
L’article 245 de la constitution permet au gouvernement civil de faire appel à l’armée pour l’aider à appliquer l' »ordre public ». La première clause stipule : « Les forces armées, sous les ordres du gouvernement fédéral, défendront le Pakistan contre l’agression externe ou la menace de guerre et, sous réserve de la loi, agiront en aide au pouvoir civil lorsqu’elles y seront appelées. »
Elle ajoute que la validité des ordres donnés par le gouvernement fédéral en vertu de la première clause ne peut être remise en question.
L’article interdit également à toute cour supérieure de rendre un jugement concernant une zone où l’armée a été déployée.
La connexion Internet est-elle perturbée ?
Des perturbations d’internet ont été signalées dans plusieurs villes du Pakistan depuis la fin de la semaine dernière. Le samedi, le groupe de surveillance Internet NetBlocks a mis à jour en disant que les serveurs de WhatsApp avaient été restreints dans le pays, rendant difficile le partage de médias tels que des photographies ou des messages vocaux.