Table of Contents
La démission soudaine de Carlos Tavares, directeur général de Stellantis, suscite de vives inquiétudes parmi les syndicats français. Tandis que ses homologues en Italie et aux États-Unis accueillent cette nouvelle avec un certain soulagement, les partenaires sociaux en France craignent pour l’avenir des sites de production.
Inquiétude des syndicats français
Les syndicats français expriment leur crainte d’une instabilité accrue pour l’avenir des usines du groupe. Philippe Diogo, délégué syndical central FO chez PSA, souligne que lors d’un comité paritaire stratégique, des garanties avaient été apportées concernant l’emploi, les investissements et le maintien des dix-sept sites du groupe en France. Mais avec la démission de Tavares, nombreux sont ceux qui se demandent si cette stratégie sera toujours d’actualité.
Malgré une gestion souvent qualifiée d’autoritaire par les syndicats, qui le décrivent comme un « cost killer » exerçant une pression intense sur les équipes, beaucoup reconnaissent que Tavares a toujours cherché à préserver l’emploi en France. Un partenaire social avoue avoir perçu une volonté de solutionner les problèmes liés à l’usine de Poissy, menacée de fermeture.
Réactions en Italie et aux États-Unis
À l’opposé, les réactions en Italie et aux États-Unis sont très positives. En Italie, Luigi Sbarra, secrétaire général du syndicat CISL, critique la gestion de Tavares, affirmant qu’il n’a jamais favorisé le dialogue avec les syndicats et a souvent délocalisé des emplois tout en défiant l’État italien sur les subventions. La nomination d’un futur dirigeant pourrait apporter un changement nécessaire, selon lui.
De même, Shawn Fain, directeur du syndicat United Auto Workers (UAW) aux États-Unis, considère la démission de Tavares comme un « pas important dans la bonne direction » pour une entreprise qu’il décrit comme mal dirigée et ayant maltraité sa main-d’œuvre.
Quel avenir pour Stellantis ?
La question qui préoccupe les syndicats français est celle de la direction que prendra Stellantis sous un nouveau leadership. Frédéric Lemayitch de la CFTC de PSA s’interroge sur l’éventualité d’une nomination d’un dirigeant américain ou italien, des pays ayant des politiques protectionnistes qui pourraient impacter les opérations en France. Une telle évolution pourrait avoir des conséquences sur une part importante des activités du groupe.
