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Mise en place du camp ‘Insan’ pour les patients déplacés à Gaza

by Sara
Gaza

Mise en place du camp ‘Insan’ pour les patients déplacés à Gaza

Gaza – Le patient de cinquante ans, Khalil al-Jarousha, n’a plus besoin de dormir dans les couloirs de l’hôpital des Martyrs d’Al-Aqsa à Deir al-Balah, au centre de la bande de Gaza. Il a désormais un abri dans le camp ‘Insan’, destiné aux patients et à leurs familles, principalement des personnes déplacées du nord de la région.

Avant d’arriver dans ce camp caritatif et gratuit, al-Jarousha (56 ans) souffrait énormément pour accéder à l’unité de dialyse de l’hôpital. Il devait dormir dans les couloirs de ce petit hôpital public, le seul dans le centre de la bande de Gaza, et était épuisé par la fatigue et la détresse.

Sa santé physique et mentale s’est améliorée depuis son arrivée au camp ‘Insan’, qui est géré par de jeunes bénévoles soucieux de son accès à l’hôpital.

Selon la porte-parole de l’administration du camp, Taghrid Al-Sayfi, le camp a d’abord été créé pour les patients rénaux comme al-Jarousha, avant de s’élargir pour accueillir d’autres malades.

Conditions de vie améliorées

Le camp fournit aux patients un hébergement, de la nourriture, ainsi qu’un suivi médical et psychologique, facilitant leur accès aux services médicaux de l’hôpital. Les familles des patients sont également hébergées et les enfants bénéficient d’une éducation. Les patients, qui constituent l’une des catégories les plus touchées par la guerre israélienne qui dure depuis plus de deux ans, expriment leur gratitude envers les services fournis.

Khalil al-Jarousha, patient souffrant d'insuffisance rénale.

Al-Jarousha a été l’un des patients piégés à l’hôpital Al-Shifa lors de l’assaut israélien en novembre dernier.

Une expérience de déplacement difficile

Lorsque les forces d’occupation ont envahi l’hôpital Al-Shifa à Gaza lors des premières semaines de la guerre, al-Jarousha et son fils Ali (36 ans) ont été piégés ensemble pendant des jours, subissant des humiliations avec d’autres patients et le personnel médical, avant d’être contraints de fuir vers le sud.

La séparation a eu lieu entre al-Jarousha et sa femme ainsi que ses autres enfants, restés à Gaza. Il raconte : « Nous avons fui de Shifa à l’hôpital Abu Yusuf Al-Najjar à Rafah, où nous avons passé des mois avant de nous déplacer vers Deir al-Balah. » Il a également séjourné avec d’autres patients dans une salle de fête transformée en abri, jusqu’à ce qu’ils soient contraints de fuir à nouveau à cause de l’invasion terrestre israélienne qui se poursuit depuis le 6 mai.

Des défis quotidiens

Depuis près de deux mois, al-Jarousha et son fils Ali dorment dans un couloir de l’hôpital des Martyrs d’Al-Aqsa, faute de place. Ali déclare : « Nous avions un seul matelas et une couverture que mon père utilisait. Je restais assis à ses côtés et je finissais souvent par dormir dans cette position. »

Malgré la dure réalité du déplacement et l’éloignement de sa femme et de ses deux enfants à Gaza, Ali se sent reconnaissant pour leur vie au sein du camp ‘Insan’, qui a facilité leur accès à l’hôpital. Cependant, al-Jarousha a des besoins de santé critiques, nécessitant un fauteuil roulant qui lui est indispensable.

Mervat al-Jadba, une patiente déplacée avec son fils.

Le camp ‘Insan’ : un refuge essentiel

Le camp ‘Insan’ est situé à proximité de l’hôpital des Martyrs d’Al-Aqsa et abrite 155 tentes, un point médical, un espace de suivi psychologique, ainsi qu’une salle de classe pour les enfants des patients et une garderie. L’idée de ce camp a germé parmi les jeunes bénévoles au début du conflit, mais n’a vu le jour qu’avec le grand nombre de déplacés venant de Rafah vers Deir al-Balah.

Taghrid al-Sayfi souligne que l’idée a rencontré un écho favorable parmi les donateurs et organisations de soutien, ce qui a eu un impact positif sur la vie des patients et de leurs familles. Le camp fournit des tentes, de l’eau potable et des repas quotidiens, bien que la qualité de la nourriture ait diminué à cause du blocus et des restrictions israéliennes.

Taghrid Al-Sayfi discutant des défis de l'aide humanitaire.

Un avenir incertain

Depuis octobre dernier, les restrictions israéliennes sur l’entrée des aides humanitaires à travers le point de passage de Kerem Shalom se sont intensifiées. Les services du camp ont subi de plein fouet ces restrictions, avec une pénurie de produits alimentaires, de médicaments et d’eau potable, affectant la santé des patients.

Le camp ‘Insan’ s’efforce de maintenir un soutien éducatif et récréatif pour les enfants des malades, en offrant des classes et une garderie qui bénéficie à 120 enfants. Un programme spécial a été mis en place pour aider les étudiants de la dernière année du secondaire à se préparer aux examens.

Activités éducatives pour les enfants dans le camp.

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