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Washington face à l’avenir des troupes américaines en Syrie
Alors que le régime du président syrien Bachar al-Assad s’effondre, le président américain élu Donald Trump a exprimé sur la plateforme X que « Syrie est dans le chaos, mais ce n’est pas notre amie, et les États-Unis ne devraient pas avoir de relations avec elle. Ce n’est pas notre combat, laissons-les s’entretuer, nous ne devrions pas nous impliquer. »
Cette prise de position de Trump a suscité de nombreuses interrogations parmi les observateurs concernant l’avenir des environ 900 soldats américains actuellement stationnés en Syrie, à l’approche de son investiture le 20 janvier prochain.
Le président de la commission du renseignement de la Chambre des représentants américaine, le député Mike Turner, a déclaré à NBC que selon lui, un examen sera effectué pour déterminer si ces troupes doivent rester en Syrie ou non.
Risque de l’inaction
Daniel Byman, expert du Brookings Institution à Washington, a averti sur le site « Louvre » dédié à la sécurité nationale des dangers de l’inaction face à la situation syrienne. Il a rappelé que les présidents Barack Obama, Joe Biden et Trump (durant son premier mandat) ont tenté de réduire l’implication américaine au Moyen-Orient, mais ont échoué en raison des inquiétudes liées à l’Iran, au terrorisme, aux menaces contre Israël et à l’instabilité générale.
Il a ajouté que, bien que les États-Unis ne puissent pas contrôler les événements en Syrie, ils doivent utiliser leur influence pour essayer de réduire les risques pour leurs intérêts.
La réalité des groupes armés
La Hay’at Tahrir al-Sham, un des principaux groupes d’opposition syrien ayant réussi à renverser Assad, a été auparavant affiliée à Al-Qaïda, mais a rompu ses liens en 2016. Néanmoins, les États-Unis et l’ONU continuent de la classer comme une « organisation terroriste ». Washington a même proposé une récompense de 10 millions de dollars pour toute information menant à l’arrestation d’Ahmed al-Jolani, le chef du groupe.
Byman a également souligné le caractère « pragmatique » de Jolani, suggérant qu’il pourrait adapter sa politique étrangère en fonction des lignes rouges américaines. Toutefois, il a précisé qu’il est « trop tôt pour tirer des conclusions définitives » et que la situation nécessite une surveillance et des tests continus.
Les préoccupations américaines
Depuis le début du printemps arabe, Washington craint un « succès catastrophique » qui entraînerait la chute de dictatures au profit de « régimes islamistes extrémistes ». Cette peur demeure avec les évolutions rapides en Syrie, malgré la tentative de Jolani de redorer son image en tant que nationaliste religieux.
Le président américain Joe Biden a exprimé cette flexibilité en déclarant depuis la Maison Blanche que les États-Unis collaboreront avec tous les groupes syriens dans le cadre des Nations unies pour garantir une transition politique après la chute du régime Assad.
Maintien de la mission
Turner, dans son entretien sur NBC, a fait référence à Hay’at Tahrir al-Sham en précisant que « c’est une milice islamique qui a émergé et perdure, ayant réussi à renverser le régime Assad. Bien qu’originaire d’Al-Qaïda, elle s’oppose à l’État islamique et bénéficie du soutien de la Turquie, ce qui représente un revers pour l’Iran et la Russie. »
Patrick Ryder, porte-parole du Pentagone, a confirmé que les États-Unis surveillent la situation en Syrie et que « la mission des forces américaines n’a pas changé, se concentrant sur la défaite de l’État islamique ».
Il a également souligné que les États-Unis se réservent le droit de se défendre et prendront les mesures nécessaires pour protéger leurs troupes dans la région.
Enfin, la Central Command a annoncé avoir ciblé 75 positions de l’État islamique en Syrie, affirmant qu’elle ne permettra pas au groupe de tirer parti de la situation actuelle. Le général Michael Eric Kurilla a déclaré que « nous ne permettrons pas à l’État islamique de se reconstituer et de profiter de la situation actuelle en Syrie ».