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Le génocide culturel en Chine est un sujet de préoccupation croissante au sein de la communauté internationale. Paolo Bernasconi, Dr iur. h. c., attire notre attention sur cette question cruciale à travers le prisme de la culture et des droits humains.
Shen Yun : Un symbole de résistance culturelle
Shen Yun est une compagnie artistique réputée pour ses spectacles de danse et de musique classique chinoise. Elle se produira à Lausanne du 20 au 22 février 2025, avec pour mission de « faire revivre cinq mille ans de civilisation chinoise ». Ce projet met en avant les valeurs spirituelles traditionnelles qui sont menacées par le Parti communiste chinois (PCC). Ce dernier utilise des méthodes telles que des pressions diplomatiques et des campagnes de désinformation pour entraver les tournées de Shen Yun.
Expositions culturelles sous influence
Récemment, une exposition à Lugano, sous l’égide de la compagnie Air China, a été annulée par le Musée des cultures. Initialement axée sur la culture Han, elle ne représentait pas la richesse des autres cultures présentes en Chine et a été perçue comme un outil de propagande gouvernementale.
Destruction du patrimoine culturel
Le PCC est accusé de mener un génocide culturel au Tibet et en Chine, caractérisé par la destruction de lieux de culte, tels que des églises, des pagodes, et des mosquées. Des sites historiques, comme le centre de Kashgar au Xinjiang, ont été réduits en ruines, tandis que le plus grand centre monastique bouddhiste, Larung Gar, a été incendié. De plus, des centaines de milliers d’enfants tibétains et ouïghours sont séparés de leurs familles et soumis à un lavage de cerveau dans des écoles où ils ne peuvent pas parler leur langue maternelle.
Un silence assourdissant face aux abus
Malgré les protestations d’organisations internationales de protection de l’enfance et d’autres entités, le PCC continue d’imposer des conditions draconiennes aux minorités ethniques en Chine et au Tibet. Le travail forcé, l’internement et la violence de toutes sortes persistent sans que cela n’éveille une réaction significative au niveau international.
Réflexion sur le rôle des musées suisses
À Zurich, le Kunsthaus présente des œuvres de la collection Bührle, tout en mettant en lumière les liens de l’industriel avec le nazisme. Parallèlement, le Musée national suisse abrite une exposition sur le colonialisme, révélant un sentiment de culpabilité face à l’implication suisse dans des pratiques passées. Cependant, aucun débat n’est ouvert sur les relations profitables entretenues avec le PCC.
Un avenir incertain pour la mémoire culturelle
Il est légitime de se demander si nous devrons attendre plusieurs décennies pour voir des expositions sur le génocide culturel en Chine et au Tibet dans nos musées. Des questions se posent : les institutions culturelles suisses préparent-elles de telles initiatives pour demain ou pour un avenir lointain, comme le centenaire de la République Populaire Chinoise en 2049 ?